Passe Passe

Tonie Marshall nous propose un tour de passe-passe qui, comme généralement la magie, nous laisse un peu perplexes. Comme le lapin qui sort du chapeau, voici un ministre qui jongle avec un trafic d’armes, des Coréens mafieux, un saut dans une clinique psychiatrique où l’on visite une femme atteinte de la maladie d’Alzheimer et où l’on rencontre une jeune et jolie psychopathe. Et même quelques images de Locarno et du lac Majeur où se réunissent des altermondialistes. On brasse le tout, on y met un peu de sel et de sucre. Mais quel lien entre ces sujets qui effleurent le récit? Une rencontre fortuite dans un champ au bord d’une autoroute. Irène (Nathalie Baye), bourgeoise un peu snob et autoritaire, est compromise dans la vente d’armes et cherche à s’enfuir. Darry (Edouard Baer), prestidigitateur au chômage se trouve là avec la belle voiture volée à son beau-frère.

Une histoire banale, somme toute, compliquée à souhait. C’est le propos de la comédie de traiter avec légèreté des sujets graves. Deux paumés si dissemblables qui se complètent et font ensemble un bout de chemin. Mais cette route est bien tortueuse, comme la mise en scène et les dialogues qui n’évitent pas des moments de vulgarité.

La réalisatrice a trouvé en Nathalie Baye la comédienne la plus capable d’incarner ce personnage haut en couleur. C’est un rôle fait pour elle. Il y a entre ces deux femmes une complicité qui sauve le film de l’ennui.