Une vie inachevée

Affiche Une vie inachevée
Réalisé par Lasse Hallström
Pays de production U.S.A., Allemagne
Année 2004
Durée
Musique Christopher Young
Genre Drame
Distributeur TFM Distribution
Acteurs Robert Redford, Jennifer Lopez, Morgan Freeman, Josh Lucas, Damian Lewis
N° cinéfeuilles 517
Bande annonce (Allociné)

Critique

"Jean Gilkyson (Jennifer Lopez) se décide enfin à quitter son ami Gary qui l'aime d'un amour abusif et cogneur. C'est le regard sévère de Griff, sa fille de 11 ans, qui la convainc: elle tient ainsi la promesse qu'elle lui avait faite, la dernière fois, de partir en cas de récidive. Toutes les deux débarquent dans le ranch d'Einer (Robert Redford), bonhomme revêche et grincheux depuis la mort de son fils une dizaine d'années plus tôt. Einer s'occupe en revanche admirablement de son ami Mitch Bradley (Morgan Freeman) qui flirte avec la mort: un an auparavant, un ours l'a méchamment astiqué. Maugréant, Einer accepte de loger Jean et Griff une semaine ou deux.

Ajoutez deux rôdeurs menaçants, copain-grizzly et copain-Gary, qui déambulent plus ou moins librement dans la localité toute proche, et deux précisions: Jean est la belle-fille de Einer qui lui reproche d'avoir tué son fils; et Griff, dont il ignorait l'existence, est sa petite-fille. Le tableau est complet.

Redford et Freeman sont impeccables dans leur duo de sexagénaires, l'un vigousse, l'autre éclopé; Jennifer Lopez habite, agréablement pulpeuse, le rôle d'une mère courageuse et responsable. Quant à la petite Becca Gardner, elle s'en tire plus que bien dans celui de l'enfant qui parvient à convertir les vieux ours mal léchés et à changer leurs regards sur la vie. Les psychologies associées aux différents personnages sont finement dessinées. Et l'ours, au milieu des hommes, nous offre en prime une symbolique originale qui colle bien à l'histoire.

Tout est au rendez-vous pour que le projet réussisse. Et, d'une certaine manière, il réussit: UNE VIE INACHEVEE se regarde avec plaisir... comme un excellent téléfilm. Mais, comme dans CHOCOLAT, Lasse Hallström manque d'un peu de génie: la mayonnaise ne prend qu'à moitié. Il ne trouve pas la bonne manière d'habiter son intrigue, le bon point de vue pour regarder la situation. Grâce et grandeur restent à quai.

""Une histoire sur le pardon, envers soi-même et envers les autres"" nous annonce le résumé. C'est sans doute en allant plus finement et plus profondément dans cette direction que le réalisateur aurait pu nous offrir une œuvre. Reste ce bon divertissement, avec plusieurs beaux moments."

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