Demoiselle d'honneur (La)

Après La Cérémonie, où Chabrol avait su distiller avec délectation l'art pervers de sa contemporaine Ruth Rendell, l'exercice est moins réussi avec cette nouvelle adaptation de la maîtresse britannique du thriller.

Cette histoire d'amour fou entre Philippe, futur associé d'un installateur sanitaire, et Senta, jeune femme insaisissable et mythomane, prend un temps considérable à être mise en place. Comme toujours, il y a quelques petites touches bien observées, quelques (rares) répliques qui font mouche, mais le jeu de plusieurs acteurs est trop théâtral pour ne pas dire emphatique. Ce qui aurait pu être une réflexion intéressante sur vérité et mensonge, sur les gens qui ne sont pas ce dont ils ont l'air, patine dans une ambiance plus soporifique qu'angoissante.

Moralité: contrairement à ce que dit Senta, les gens d'exception ne sont pas au-dessus des lois. Pour rester dans la métaphore sanitaire, on peut tirer la chasse sur cet exercice décevant, parce que Chabrol nous avait habitués à mieux.