Vie de David Gale (La)

Affiche Vie de David Gale (La)
Réalisé par Alan Parker
Pays de production Grande-Bretagne, U.S.A.
Année 2003
Durée
Musique Alex Parker, Jake Parker
Genre Drame
Distributeur United International Pictures (UIP)
Acteurs Kevin Spacey, Kate Winslet, Laura Linney, Rhona Mitra, Gabriel Mann
Age légal 14 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 457
Bande annonce (Allociné)

Critique

"Ce nouveau film sur la peine de mort pose une question singulière qui lui donne la résonance d'un fait divers, davantage que celle d'un vrai débat.

Alan Parker est ""un adversaire déclaré de la peine de mort"". Mais son film ""est un thriller. Il serait hypocrite de le nier: nous sommes tous au fait des exigences commerciales du cinéma contemporain"". Le réalisateur états-unien n'en espère pas moins susciter un débat sur ce sujet, particulièrement brûlant dans l'Etat du Texas qui, en 2002, cumulait à lui seul la moitié des peines de mort exécutées dans l'ensemble des Etats-Unis. Singulier par son approche du problème et plutôt convenu par son traitement, le film capte l'intérêt jusqu'au bout, mais laisse perplexe.

David Gale (toujours excellent Kevin Spacey), professeur d'université, était poursuivi par les assiduités d'une étudiante. Il a fini par lui céder à la fin d'une soirée copieusement arrosée. L'étudiante l'a accusé de viol. Le professeur a été démis de ses fonctions, juste au moment où sa femme demandait le divorce et la garde de leur petit garçon. David Gale a tout perdu, sauf l'amitié de Constance (Laura Linney), énergique militante contre la peine capitale. Pourtant, s'il est incarcéré depuis plusieurs années en attendant le couloir de la mort, c'est parce qu'il l'a violée et assassinée. Du fond de sa prison, il écrit à la journaliste Bitsey Bloom (Kate Winslet) et lui propose une interview exclusive, à quatre jours de son exécution.

Le film d'Alan Parker rejoint d'autres réalisations états-uniennes basées sur la reprise de l'enquête policière qui a fait condamner un prévenu. LA VIE DE DAVID GALE n'échappe pas aux stéréotypes de ces réalisations. La plus typique, la plus facile aussi, étant l'effet du suspense recherché par l'imminence de l'exécution. Mais la dramatisation inutile, comme les larmes trop fréquentes de Kate Winslet, ou la bande-son qui leurre le spectateur par de fausses annonces, répond elle aussi, à la pression commerciale admise par le réalisateur.

Le dénouement de l'intrigue est complexe. Bien qu'il se prépare au cours du film par des mots-clés jetés comme des tags entre les séquences, il laisse dubitatif. Alan Parker montre des personnes résolues à aller jusqu'au bout de leur engagement. Mais d'une manière discutable puisque leur courage militant est le fruit d'un désespoir étranger à la cause. Plutôt que ""faut-il maintenir ou non la peine capitale?"", question que les démocratiques Etats-Unis n'en finissent pas de ressasser, le débat se situe sur ""comment prouver les failles du système?"" La solution extrême préconisée par les protagonistes du film ne peut évidemment pas faire école et rend le film ambigu. On est en droit de préférer la première question: (faut-il ou non?), tant c'est elle qui s'affirme toujours prête à ressurgir, y compris dans les pays qui l'ont depuis longtemps abolie."

Geneviève Praplan