Nos vies d'avant

Affiche Nos vies d'avant
Réalisé par Celine Song
Titre original Past Lives
Pays de production États-Unis
Année 2023
Durée
Musique Christopher Bear, Daniel Rossen
Genre Drame
Distributeur Filmcoopi
Acteurs John Magaro, Teo Yoo, Greta Lee
Age légal 10 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 913

Critique

Film plus ou moins autobiographique abordant les thématiques des amours de jeunesse (mais pas que) et des virages que peut prendre une vie, ainsi que de l’impact de l’immigration sur la personnalité, Past Lives avait beaucoup pour plaire. Hélas, il lui manque un peu de substance émotionnelle pour convaincre.

Na Young est une petite fille très ambitieuse vivant en Corée du Sud. Tandis qu’elle tisse des liens avec son camarade de classe Hae Sung, ses parents décident de partir habiter au Canada. Elle se rebaptise alors Nora. Douze ans plus tard, le duo reprend contact via Facebook, pour finalement couper à nouveau les ponts. Douze années supplémentaires passent, et Hae Sung refait une nouvelle fois surface dans l’existence de Nora…

Le postulat de départ de ce film, le premier long métrage de sa réalisatrice qui se consacrait auparavant au théâtre, par ailleurs, est plutôt alléchant. En effet, nombreuses sont les personnes qui se prennent parfois à regretter certains choix de vie ou la perte des amours passés. L’identification à Nora devrait ainsi être assurée et le fantasme de se voir accorder une seconde chance assouvie, du moins par écran interposé… Malheureusement, Past Lives n’arrive pas à mener son concept plus loin que ces prémices, et il tombe alors relativement à plat. Bien que représentant le cœur de l’intrigue, la relation entre Na Young/Nora et Hae Sung n’est pas assez développée, le public n’a donc pas l’occasion d’observer leur amour grandir. Excepté, lors de leurs premières retrouvailles numériques, l’une des meilleures parties de la réalisation. Ainsi, l’idée que cet amour puisse subsister malgré une séparation totale de douze ans (et vingt-quatre ans sans se voir en chair et en os) semble ainsi peu réaliste. Le film introduit certes la croyance coréenne de l’«in-yun», qui renvoie à la connexion émotionnelle qui lie deux êtres par-delà leurs vies antérieures (d’où le titre) pour le justifier, mais la recette peine à prendre.

Cela est sans doute dû au fait que les personnages ne sont pas très attachants, ni construits.

L’émotion n’est donc pas au rendez-vous, alors que le film avait presque tout misé sur cet enjeu-là, précisément. Past Lives parvient toutefois à se montrer intéressant lorsqu’il aborde la question de l’immigration. Hae Sung n’incarne pas uniquement un amour perdu, et potentiellement retrouvé pour Nora, mais aussi une réalité parallèle. Celle de sa propre identité coréenne et ce qu’aurait été sa vie si elle était restée dans son pays d’origine. Non totalement dénuée d’intérêt (il faut lui laisser son idée de base et quelques autres bons moments qui la parcourent), cette œuvre ne se révèle pas aussi envoûtante que prévu, mais saura distiller un certain sentiment de nostalgie pas désagréable.


Amandine Gachnang

Appréciations

Nom Notes
Amandine Gachnang 12
Marvin Ancian 14
Joas Maggetti 15