Dans la peau de John Malkovich

Spike Jonze - à ne pas confondre avec le cinéaste «black» Spike Jones - s'est illustré jusqu'ici par des clips, des courts métrages et des spots publicitaires. Dans la peau de John Malkovich est son pre-mier long métrage et constitue en quelque sorte un OFNI (objet filmique non identifié...) à savoir une sorte de comédie fantastique faisant intervenir un personnage, Malkovich, dans sa réalité. Il a disposé à cet effet d'une distribution intéressante: Cameron Diaz, à la filmographie éclectique (notamment The Mask, Le Mariage de mon meilleur ami, Las Vegas Parano, Mary à tout prix); John Cusack (Coups de feu sur Broadway, Aux bons soins du Dr Kellog); le multiforme et polyvalent John Malkovich. Craig Schwatz (John Cusack) peine à gagner sa vie comme marionnettiste de rue et souffre de devoir réintégrer chaque soir une maison envahie par les animaux de compagnie de sa femme Lotte (Cameron Diaz). Cherchant du travail, il en trouve dans une très petite entreprise, sise au 7e étage et demi d'un gratte-ciel... ce qui donne lieu à des scènes dignes d'Alice au pays des merveilles.

Fortuitement, Craig découvre, cachée par un meuble, une trappe donnant sur un mystérieux boyau; il s'y aventure et ne tarde pas à être aspiré par un courant d'air pour se retrouver... dans la peau de John Malkovich, ce qui donne lieu à de jolis exercices de caméra subjective.

La suite du film est au diapason de ce voyage insolite dans l'espace et le temps. Le tout donne une fantaisie échevelée où on ne s'ennuie pas une minute: humour, imagination, bonnes musiques, excellentes séquences de marionnettes, montage vif, tout concourt au plaisir du spectateur disposé à se laisser entraîner hors des sentiers battus. Original, personnel, surprenant, Dans la peau de John Malkovich est une agréable pépite dans la pléthorique production états-unienne.