Potiche

Le réalisateur français (HUIT FEMMES, SWIMMING POOL, RICKY) adapte pour l’écran une pièce de Barillet et Grédy, ce qui réveillera chez les plus âgés des spectateurs le souvenir des bons vieux galas Karsenty... Le quadragénaire filme à l’ancienne une pièce de boulevard réunissant quelques comédiens chevronnés.

Dans la France de Giscard, Suzanne Pujol (Catherine Deneuve) est une brave femme au foyer qui court le matin en survêtement rouge à trois raies, griffonne des poésies à l’eau de rose dans son intérieur luxueux et sert de potiche à son mari Robert (Fabrice Luchini), qui a succédé à son beau-père à la tête d’une fabrique de parapluies. Ce qui ne le met pas à l’abri des pépins, avec un député-maire communiste, Maurice Babin (Gérard Depardieu), soutenant les syndicalistes de l’usine. Ajoutez une secrétaire-maîtresse (Karin Viard), une fille aussi réac que son père (Judith Godrèche) et un fils contestataire (Jérémie Renier): le coquetèle devrait pétiller. Hélas, quelques bons mots (si rares qu’on les remarque) mis à part, l’ensemble reste plat. Luchini est un peu éteint, Deneuve assume crânement son âge (elle n’hésite pas à se montrer en bigoudis), et Gégé est tel qu’en lui-même. Pour être aussi délicat que Depardieu dans ses déclarations impromptues, il faudrait dégraisser le mammouth et la mamie...