Critique
"Le précédent film de Takeshi Kitano, HANA-BI, avait obtenu le Lion d'or à Venise, en 1997. Réalisateur japonais imprévisible (histoires de yakusas, films noirs, mélodrames), Takeshi Kitano a choisi un thème très classique (un yakusa de bas étage accompagne un garçon de dix ans qui veut retrouver sa mère), mais traité de manière originale. Kikujiro embarque l'enfant dans un périple initiatique pour l'un et pour l'autre, dans un voyage imprévu et mémorable à travers le Japon, où le rêve côtoie l'émotion et au cours duquel le vieil homme va peu à peu s'humaniser. On s'en doutait bien d'ailleurs, mais tout cela est dit avec beaucoup de sensibilité, un humour décapant et une capacité subtile à surprendre le spectateur. Sans parler d'un sens plastique étonnant: on le savait évidemment, s'agissant d'un cinéaste qui se rappelle que le cinéma est affaire d'images et non de procédés visuels. Un film ""grand public"" peut-être, mais quel talent!
Antoine Rochat
Kitano, connu pour des oeuvres très personnelles et violentes, se lance dans un tout autre style: la comédie. En tant qu'acteur, il endosse le rôle d'un voyou d'une cinquantaine d'années pas très intelligent et au langage grossier qui doit conduire un enfant auprès de sa mère. Brute et gaffeur, il devient de plus en plus agréable vis-à-vis du jeune garçon pour s'y attacher complètement.
Le scénario en forme de road movie revisité et proche du style picaresque montre le parcours de deux êtres qui apprennent à se connaître et à s'aimer. La lenteur du début se mue en une suite de scènes humoristiques et burlesques où le personnage principal fait tout pour amuser l'enfant et celui que nous sommes en tant que spectateurs. Les petites trouvailles et les idées sortant de l'ordinaire abondent, même si certains gags sont téléphonés. Kitano s'ouvre à un public plus large avec ce beau divertissement rempli de surprises.
Ivan Corbisier, in Les Fiches belges"
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