Critique
Dans un vieux parc solitaire, deux ombres se rencontrent: celle de Joao de Deus et celle d'un Envoyé de Dieu. Le second donne au premier une valise bourrée d'argent: sa mission accomplie il s'en va, tandis que Joao de Deus compte les billets de banque...
Acteur et cinéaste portugais, Joao César Monteiro joue lui-même le rôle du personnage subitement gratifié de tant de richesses. Un personnage, apparemment candide mais terriblement futé, qui traverse le monde et l'espace en trottinant, rencontrant l'amour (parfois), la malchance (aussi) et la solitude (souvent). Joao de Deus finira sa course derrière les barreaux, vieux et fatigué, mais pas seul: une femme l'attendra à la sortie...
Ce qui fait l'intérêt de cette farce métaphysique - à l'ironie blasphématoire -, c'est avant tout un ton particulier, désinvolte et burlesque, et une forme de légèreté poétique. La caméra se borne à enregistrer ce qui se passe dans un cadre défini. Et cela sans commentaires, pour le plaisir des yeux, et sans morale à découvrir.
Antoine Rochat
