Stalingrad

"Automne 1942, la bataille de Stalingrad. Sur arrière-fond de combats, bombardements et massacres, le regard d'un jeune Russe, Vassili Zaitsev (Judo Law), tireur d'élite, jeté comme des milliers d'autres dans l'enfer de cette bataille. Doué d'une stupéfiante adresse au tir, il va devenir le modèle de l'héroïsme dans la propagande russe, à travers son combat singulier avec un major allemand, aussi tireur d'élite. La bataille qui dure plus de trois mois n'empêche pas une idylle de se nouer entre Vassili et une belle Juive, étudiante et combattante, Tania Chernova (Rachel Weisz).

Jean-Jacques Annaud s'est attelé à un projet très ambitieux, celui de nous plonger dans la bataille de Stalingrad, décisive pour les Russes comme pour les Allemands. Il l'a fait à partir d'une anecdote tirée d'un livre de William Draig (""Enemy at the Gates"") qui raconte l'histoire réelle de ce tireur d'élite promu en 1943 ""Héros de l'Union soviétique"".

La reconstitution de Stalingrad et des combats est bien faite. Pendant plus de deux heures, on est plongé dans la violence, les destructions, les affrontements, la misère humaine avec un réalisme sans défaut.

La réserve que l'on peut faire à cette réalisation est d'avoir traité un événement de portée historique à travers une anecdote et de la réduire pour l'essentiel à un combat singulier entre deux hommes, un Russe et un Allemand, comme s'ils allaient influencer l'issue du combat. Il sera ajouté, pour rendre l'histoire plus pathétique, l'idylle entre le soldat russe et la militante. Un autre personnage, le commissaire politique russe, n'est pas insensible non plus à la belle Tania, juive d'origine.

On ressort de ce long film marqué et traumatisé par la violence, l'horreur des combats et le drame vécu par les civils, mais on garde surtout en mémoire l'héroïsme de ce valeureux soldat et son idylle. Il est gênant qu'un tel drame historique soit réduit, pour l'essentiel, à une anecdote, même si celle-ci est véridique."