Malèna

Affiche Malèna
Réalisé par Giuseppe Tornatore
Pays de production Italie, U.S.A.
Année 2001
Durée
Musique Ennio Morricone
Genre Drame, Romance
Distributeur Mars Distribution
Acteurs Monica Bellucci, Guiseppe Sulfaro, Luciano Federico, Matilde Piana, Pietro Notarianni
Age légal 14 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 410
Bande annonce (Allociné)

Critique

"Après NOVECENTO, l'histoire de ce pianiste autodidacte et surdoué né à bord d'un transatlantique qu'il ne quittera jamais, Giuseppe Tornatore revient aux charmes parfois troublés et troublants du passage de l'adolescence à l'âge adulte.

Ce n'est plus le bambin de CINEMA PARADISO, c'est un garçon de 13 ans qui découvre les premiers émois de son coeur et de son corps.

Ce garçon, le bien-nommé Renato Amoroso (incarné par Giuseppe Sulfaro, 15 ans, remarquable jeune Sicilien), c'est le narrateur. Il vit à Castelcutò, petite ville côtière à laquelle Syracuse, Noto et Porto Empedocle prêtent quelques-uns de leurs traits. C'est le printemps 1941. Le bourg est en ébullition à cause de la belle Malèna (Monica Bellucci, dont la plastique impeccable a illuminé UNDER SUSPICION et LE PACTE DES LOUPS), fille d'un professeur de lycée sourd comme un pot et femme (veuve?) d'un militaire disparu au front. Elle est évidemment dans le collimateur des mâles paradant à qui mieux mieux, des épouses rongées de jalousie, et des garçons dont elle monopolise les fantasmes...

Renato, qui vient d'être admis dans le clan des ""prétendants"", observe tous les faits et gestes de Malèna. Follement épris d'elle, il en devient voyeur voire fétichiste. Son comportement inquiète ses parents qui iront jusqu'à le faire traiter par un prêtre, puis par un exorciste, enfin par une prostituée... Il brûle un cierge quotidien à un saint dont l'effigie lui a paru sympathique, afin que la belle se garde pour lui jusqu'au moment venu.

L'Histoire en décide autrement. De faiblesse en faiblesse, Malèna sombre dans la déchéance; elle vendra même ses charmes aux officiers allemands, ce qui lui vaudra d'être ignominieusement humiliée par les ""honnêtes"" bourgeoises en furie. L'Histoire dispose, les Italiens sont versatiles et opportunistes, mais l'histoire ne finit pas mal, elle est bien dans le goût doux-amer qui règne tout au long du film.

On l'a déjà noté avec NOVECENTO: dès qu'on lui offre des moyens plus que confortables, Tornatore s'y empêtre un peu. Il se perd dans de grandes reconstitutions très soignées, certes, mais qui auraient pu être suggérées plus simplement, et l'ampleur de la réalisation s'obtient au détriment de l'émotion. Il n'en demeure pas moins que le jeune acteur est excellent, Monica Bellucci juste assez présente pour que la platitude de son jeu n'écrase pas ses rondeurs, les personnages secondaires pittoresques, la musique d'Ennio Morricone agréable. L'ambiance frise parfois le fellinien, et les scènes les plus touchantes sont celles qui sont le plus dépouillées."

Daniel Grivel