A l'attaque

"Un sous-titre ""un conte de l'Estaque"".

Robert Guédiguian est certainement un des réalisateurs français qui sait le mieux montrer la vie quotidienne des gens, la plupart du temps de condition modeste.

Comme tous les autres films de Robert Guédiguian, l'histoire se passe à Marseille et nous fait partager la vie de gens de différents milieux: petits artisans, chômeurs, Maghrébins, industriel sans morale, banquier. Deux amis scénaristes aux caractères souvent antagonistes font le pari d'écrire aujourd'hui un film politique. Mais est-ce possible, que montrer? Entrecoupée par leurs errements et leurs discussions, l'histoire du garage ""Moliterno et Cie"" sera la trame du scénario.

Gigi et Jean-Do réparent des voitures. Lola les fait briller. Marthe établit les factures et le grand-père apprend des chansons révolutionnaires italiennes au petit bébé. Toute la famille sue sang et eau pour survivre en ce temps de chômage. Malheureusement un industriel retors ne paie pas ses factures et met gravement en danger l'entreprise. Nos héros vont se battre, employer tous les moyens pour subsister et, soutenus par toute la population, triompheront finalement comme il se doit dans les ""contes de l'Estaque""...

Robert Guédiguian nous avait enchantés, il y a quatre ans, avec Marius et Jeannette par l'humanité de ses personnages et la description si vraie d'une population modeste qui vit le quotidien ""au ras des pâquerettes"".

Dans A l'attaque on retrouve des gens du même milieu, joués par les mêmes acteurs. En plus, il a osé utiliser l'humour pour nous montrer des situations difficiles: le chômage, l'exclusion, la solitude, même la mondialisation et ses conséquences sur l'emploi, et c'est réussi. Le ton est toujours juste, profondément humain. On trouve entre les personnages une connivence, une solidarité, une fraternité. Les interprètes sont très bons. La musique est en accord avec les situations. Il y a aussi, en arrière-fond, Marseille, et sa population si typique et variée. Répétons-le, le film est plein d'humour et de tendresse.

A l'attaque fait passer un très bon moment et fait découvrir les personnages attachants que décrit si bien Robert Guédiguian.