Plaisirs inconnus

Affiche Plaisirs inconnus
Réalisé par Jia Zhang-ke
Pays de production Chine, France, Japon, Corée du Sud
Année 2002
Durée
Genre Comédie dramatique
Distributeur Ad Vitam
Acteurs Wang Hong wei, Zhao Tao, Zhao Wei Wei, Wu Qiong, Zhou Qing Feng
N° cinéfeuilles 438
Bande annonce (Allociné)

Critique

"Le Nord de la Chine, non loin de la Mongolie, en 2001. Plusieurs adolescents de 18 à 20 ans, apparemment indifférents au cours des choses, passent le plus clair de leur temps à flâner, fumer, draguer et rouler en mobylette. L'important pour eux c'est de faire ce qui leur plaît, c'est-à-dire rien du tout ou pas grand-chose. Ou alors de se livrer à des jeux dangereux, par fatalisme, en s'acoquinant avec des truands ou en essayant naïvement d'organiser de minables hold-up voués à l'échec.

Le cinéaste a sans doute voulu montrer le désarroi de la génération ""du contrôle des naissances"", de ces jeunes qui n'auront jamais ni frères ni soeurs. La génération de PLAISIRS INCONNUS c'est celle d'une économie de marché qui s'est maintenant bien installée, créant immédiatement ses marginaux et ses exclus. Après PLATFORM (2000) le cinéaste chinois Jia Zhang-Ke poursuit sa description de la société chinoise, brossant ici un portrait déprimant, proche du désespoir, de la jeunesse actuelle de son pays qui semble passer par une véritable crise existentielle. Une crise particulièrement aiguë, dit-on, dès que l'on quitte les grandes villes de Pékin, Shanghai ou Canton: les tronçons d'autoroutes que l'on voit dans le film et qui partent en direction de l'extérieur sont encore en construction et certaines régions décentrées de Chine commencent à peine à sortir de leur isolement.

Le sujet était intéressant, mais Jia Zhang-Ke a commis une grave erreur, celle de ne montrer que l'ennui et le désarroi de la demi-douzaine de jeunes qu'il suit avec sa caméra. Pas de commentaires, aucune explication historique, aucun élément d'information d'ordre familial, social ou politique: à l'instar des jeunes qui s'embêtent, les spectateurs font de même. A se limiter à filmer l'ennui, on ennuie."

Antoine Rochat