Bord de mer

Affiche Bord de mer
Réalisé par Julie Lopes-Curval
Pays de production France
Année 2001
Durée
Musique Naked
Genre Drame
Distributeur Pyramide Distribution
Acteurs Hélène Fillières, Bulle Ogier, Jonathan Zaccaï, Ludmila Mikaël, Patrick Lizana
Age légal 12 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 438
Bande annonce (Allociné)

Critique

Une petite ville de bord de mer, dans la baie de la Somme, avec une grande plage de galets exploités par une usine. Les touristes ont déserté depuis longtemps cette région, et s'il y a encore un peu d'animation durant les deux mois de l'été, le reste de l'année l'endroit prend des aspects lunaires et il est triste à mourir. Marie est ouvrière à l'usine, elle a bien une liaison avec Paul, maître-nageur en été et épicier en hiver, mais elle s'ennuie et rêve d'ailleurs. Comme beaucoup d'autres qui essaient de se distraire en jouant au casino ou en rapportant les potins du coin.

Description de l'ennui, du malaise qui s'empare des uns et du mal-être qui ronge les autres, mise à nu des sentiments qui vont et viennent, ce film est tout cela à la fois. Il n'était pas facile de réaliser un premier film dans lequel il y a si peu d'action et ce n'est pas le moindre mérite de la cinéaste que d'avoir su porter un regard aussi lucide sur un lieu et ses habitants et d'avoir ainsi relevé le défi. Certes il y a des longueurs et le jeu des acteurs laisse parfois à désirer, mais on ne reste pas indifférent devant une œuvre aussi nostalgique et cependant pleine de charme.



Georges Blanc





BORD DE MER, ou quatre saisons de la vie d'une jeune femme. Dans un patelin de la Somme atlantique, coincé entre une plage de galets et une usine traitant ceux-ci en vue d'en faire de la faïence sanitaire, Marie (Hélène Fillières) est ouvrière. Elle se sent un peu encombrée par les amours pataudes de Paul, employé de supérette l'hiver et maître nageur rêveur l'été. Elle lorgne du côté d'Albert, fils de feu l'ex-patron de l'usine, tandis que Paul est tracassé par sa mère Rose (Bulle Ogier), dévorée par le démon du jeu. D'autres personnages encore viennent entrecroiser leurs destinées, et on se perd un peu dans cette toile.

Ce premier long métrage a obtenu la Caméra d'Or du Festival de Cannes 2002. On peut voir dans cette distinction un encouragement à faire mieux. En effet, après avoir lu les intentions de la réalisatrice (qui cite notamment les tableaux de Hopper et l'art de Wenders), on ne peut que ressentir une certaine déception. A la base photographe, Julie Lopes-Curval se fait plaisir avec de belles images statiques, des ciels romantiques, une ambiance douce-amère, des dialogues parfois prétentieux. Tout cet entrelacs de fils multicolores ne suffit pas à faire un tissu capable d'habiller la minceur du propos et son absence d'émotion. Un bord de mer qui reste, Somme toute, un peu vague...



Daniel Grivel

Ancien membre