S.O.S Fantômes: La menace de glace

Affiche S.O.S Fantômes: La menace de glace
Réalisé par Gil Kenan
Titre original GHOSTBUSTERS: FROZEN EMPIRE
Pays de production États-Unis
Année 2023
Durée
Musique Dario Marianelli
Genre Aventure, Fantastique
Distributeur Sony
Acteurs Paul Rudd, Carrie Coon, Mckenna Grace
Age légal 12 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 920

Critique

S.O.S Fantômes du passé! Entre nostalgie et nouveaux visages, ce film lutte pour réanimer une franchise emblématique, mais fatiguée. Parmi un amoncèlement de médiocrité, quelques moments de grâce émergent.

Après avoir aspiré de l’ectoplasme dans l’Oklahoma, la famille Spengler s’est installée à New York dans l’ancienne caserne des «ghostbusters», célèbres chasseurs de fantômes qui ont marqué la ville dans les années 1980. Alors que leur activité n’est pas complètement appréciée par les autorités locales, nouvelles et anciennes générations de «ghostbusters» vont s’unir afin de lutter contre une menace qui a de quoi faire froid dans le dos.

Sorti il y a tout juste quarante ans, le premier S.O.S Fantômes a laissé une empreinte dans la pop culture, mais pas forcément pour de bonnes raisons de cinéma: sa chanson titre, sa distribution emblématique, ses effets spéciaux réussis, son logo distinctif, un ton assez fun… pour cacher un film finalement assez pauvre et bancal. Difficile donc d’étendre une franchise sur un matériau aussi superficiel. Cela s’est traduit par une succession d’échecs au cinéma: une suite laborieuse à la fin des années 1980, un projet de troisième opus abandonné au début des années 2000, un «reboot» féminin en 2016 (qui a sombré dans l’oubli), et finalement, une chimère hybride, mi-suite mi-«reboot», assemblée par Jason Reitman, le fils du réalisateur de l’original Ivan Reitman, annonçant littéralement la nature de la démarche avec son sous-titre L’Héritage, sorti en 2021. Cet opus en est la suite directe.

Malgré le passif plutôt médiocre de la franchise, ce chapitre démarre sur des bases prometteuses, mêlant la poésie de Robert Frost et une aventure à la manière d’un album de Tintin. La présence de Gil Kenan à la réalisation est également un gage de belles promesses. L’artiste, provenant de l’animation, avait réussi un charmant hommage au genre fantastico-famillial typique des années 1980 avec son Monster House.

Malheureusement, on déchante vite. Ce film n’est qu’une interminable mise en place pour réunir nouveaux et anciens chasseurs de fantômes autour d’un récit prétexte aussi générique que programmatique. Au menu, on y joue la carte de la nostalgie des années 1980, on y déroule des dialogues ludiques et autoréférentiels dont on ignore s’ils tiennent plus du cynisme que du constat d’échec (un personnage est accusé de vendre son héritage générationnel pour seulement 50 dollars), et on accouche d’une énième ode à la famille comme le cinéma américain en raffole.

Si le film n’est pas complètement raté, c’est grâce à la sympathie qui se dégage autour des anciens personnages et comédiens (on retrouve entre autres Dan Aykroyd, Bill Murray, Annie Potts). Le renouveau incarné par la famille Spengler a en revanche bien du mal à séduire… à l’exception d’une jolie trouvaille, qui elle aussi sauve le film de l’ennui total: la relation entre Phoebe (Mckenna Grace) et Melody (Emily Alyn Lind) le fantôme aux allumettes. Ces rares scènes, à la fois sobres et poétiques, apparaissent comme une bulle de grâce au milieu d’un spectacle calibré et fatigué. «Tu as besoin de trouver de nouvelles manières pour faire les choses que tu aimes», recommande Winston Zeddemore (Ernie Hudson) à Ray Stantz (Dan Aykroyd). On ne pourrait mieux conseiller les auteurs de la franchise Ghostbusters.


Blaise Petitpierre

Appréciations

Nom Notes
Blaise Petitpierre 10