Joan Baez I Am A Noise

I Am a Noise retrace la trajectoire de Joan Baez de son enfance à sa tournée d’adieu, en passant par son début de carrière précoce. Un documentaire un peu trop conventionnel par sa forme, mais plaisant pour les fans de la chanteuse folk: on y découvre une facette méconnue de l’artiste dans l’intimité de laquelle on est plongé.

En 2019, la dernière tournée de Joan Baez est l’occasion pour la chanteuse, alors âgée de 79 ans (et en pleine forme!), de porter un regard rétrospectif (et introspectif) sur sa carrière, qui a commencé lorsqu’elle n’avait que 18 ans. De nombreuses choses ont changé depuis, à commencer par sa voix unique qu’elle peine désormais à entretenir. À partir de cette situation «cadre», le documentaire donne à voir successivement les différentes périodes de la vie de Joan Baez: on suit par exemple sa rencontre avec Bob Dylan en 1961 ou son engagement politique extrêmement fort durant les années 1960 et 1970. Elle a en effet été l’une des figures majeures de la lutte contre la guerre du Vietnam et a manifesté à de nombreuses reprises avec Martin Luther King. Au-delà de sa carrière de chanteuse, Joan Baez a été une femme militante - ce qu’elle soulignait déjà dans son autobiographie Et une voix pour chanter publiée en 1987.

En entremêlant des entretiens face caméra et des images d’archives personnelles, le documentaire donne accès à l’intimité de l’artiste et met l’accent sur sa santé mentale. Ainsi, d’une part le film rend compte des épisodes marquants du parcours de Joan Baez en tant que chanteuse et militante, et d’autre part nous éclaire quant à sa vie sentimentale et familiale. En intégrant des éléments d’archives de toute nature (photographies, journaux intimes, dessins, enregistrements de thérapies, etc.) le documentaire met en lumière les problèmes familiaux et les pressions psychologiques subies par la chanteuse d’origine mexicaine (mais aussi par sa sœur, qui a beaucoup souffert du succès de Joan).

De ce fait, les trois réalisatrices (Miri Navasky, Karen O’Connor et Maeve O’Boyle) apportent une dimension personnelle et intime à la figure publique connue de tous.