La Promesse verte

Affiche La Promesse verte
Réalisé par Edouard Bergeon
Pays de production France, Belgique
Année 2023
Durée
Musique Thomas Dappelo
Genre Drame
Distributeur Filmcoopi
Acteurs Alexandra Lamy, Antoine Bertrand, Félix Moati, Sofian Khammes, Julie Chen
Age légal 14 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 919

Critique

Le deuxième long métrage d’Édouard Bergeon dénonce les agissements des lobbies de l’huile de palme. Après Au nom de la terre (2019) qui traitait du monde agricole français, le réalisateur signe un nouveau film engagé permettant de prendre conscience d’un phénomène qui n’a cessé de s’accentuer ces dernières décennies. Mais en termes cinématographiques, La Promesse verte déçoit par une mise en scène manquant de subtilité.

Martin Landreau (Félix Moati), étudiant en anthropologie, se rend en Indonésie pour écrire une thèse sur la déforestation. N’ayant pas de permis de recherche, le jeune homme rejoint une ONG qui lui sert de couverture. Il fait la rencontre de Nila Jawad (Julie Chen), une activiste indonésienne qui se bat pour la préservation de la forêt. Elle lutte contre Palmyr, une multinationale productrice d’huile de palme. Une substance que l’on retrouve dans de nombreux produits alimentaires et ménagers, mais également dans les biocarburants. Les exploitants d’huile de palme délocalisent les populations autochtones de force pour s’emparer de leurs territoires. Après une première menace, le village de Nila est attaqué par des milices australiennes engagées par Palmyr. Elles incendient les maisons, kidnappent Nila et tuent son frère. Martin, qui a filmé la scène, est roué de coups, et piégé plus tard à l’aéroport: on a mis de la drogue dans son sac. Martin est alors emprisonné et au terme d’un procès truqué où de faux témoins l’accusent, il est condamné à mort. Les médias s’emparent de l’affaire et le scandale éclate. Avec l’aide d’un ambassadeur, la mère de Martin, Carole (Alexandra Lamy), fait tout pour que son fils soit libéré. C’est sur elle que la majeure partie du film est focalisée. On sent son inquiétude grandir lorsqu’elle se rend compte de son impuissance face aux lobbies de l’huile de palme. Ceux-ci, associés à un État indonésien ultra-corrompu qui n’hésite pas à dissimuler la vérité, semblent intouchables. Lorsqu’elle demande le soutien du gouvernement français, elle s’aperçoit de l’hypocrisie générale qui règne autour du commerce d’huile de palme, où chacun cherche à défendre ses propres intérêts. Si bien que le combat semble sans issue et le sort de Martin scellé… On se laisse prendre par l’intrigue pourtant assez banale.

La principale qualité de La Promesse verte est de nous éclairer devant une réalité géopolitique, en montrant les conséquences de la culture intensive des palmiers à huile. Le film donne à voir non seulement le fonctionnement de l’État indonésien mais aussi la complicité des pays occidentaux qui ferment bien trop souvent les yeux. Il souligne également la malhonnêteté des multinationales qui créent des branches «écoresponsables» afin de préserver leur image.

En faisant le choix de la fiction, plutôt que du documentaire (peut-être pour atteindre un public plus large?), Édouard Bergeon prend le risque de tomber dans les travers du mélodrame. Et c’est ce que l’on peut lui reprocher, notamment en ce qui concerne la musique.

Joas Maggetti

Appréciations

Nom Notes
Joas Maggetti 12