Réalisé par | Lillah Halla |
Pays de production | Brésil, France, Uruguay |
Année | 2023 |
Durée | |
Musique | Maria Beraldo, Badsista |
Genre | Fiction, Comédie dramatique |
Distributeur | cineworx |
Acteurs | Ayomi Domenica, Loro Bardot, Grace Passô, Glaucia Vandeveld, Rômulo Braga |
Age légal | 16 ans |
Age suggéré | 16 ans |
N° cinéfeuilles | 919 |
Sous le soleil bolsonarien, une équipe inclusive de volley-ball s’apprête à disputer un prestigieux championnat. Seulement, l’une des meilleures joueuses nommées, Sofia, 17 ans, tombe enceinte. Un film social, hanté par le spectre de l’extrême droite.
Capão Leste, un quartier populaire de São Paulo (Brésil), abrite l’équipe de volley-ball queer C.Leste, quelque peu critiquée par la Fédération pour son inclusivité. Sofia (Ayomi Domenica) se fait remarquer par une chasseuse de têtes pour ses performances exceptionnelles sur le terrain, mais la nouvelle demeure en demi-teinte. En effet, l’intéressée apprend qu’elle est enceinte et va chercher un moyen d’interrompre sa grossesse. La jeune joueuse se heurte au système répressif de son pays: l’avortement y est illégal et sévèrement sanctionné. Héritage de la politique d’extrême droite du président sortant, Jair Bolsonaro, dont la montée du fondamentalisme religieux. Les lois sur le droit à l’avortement restent punitives alors qu’une personne sur vingt-huit tentant d’interrompre leur grossesse meurt en raison des conditions dangereuses des interventions, selon Amnesty International. La jeune Afro-Brésilienne croit pouvoir trouver de l’aide auprès d’une clinique privée locale, mais se voit vite confrontée à la désinformation puis au harcèlement de la part du corps médical blanc, évangéliste et agressif. Ils la poursuivent tout au long du film pour l’en dissuader. Elle tentera par la suite d’entamer une procédure en Uruguay où la pratique est légale, mais faute des papiers adéquats, renoncera à cette solution. Deux comptes à rebours s’enclenchent, celui de la grossesse et celui du championnat que Sofia se doit de disputer envers et contre tous. Elle sait toutefois qu’elle pourra compter sur le soutien indéfectible de son équipe.
Levante, qui signifie «soulèvement» en portugais-brésilien, est le premier long-métrage de la réalisatrice brésilienne Lillah Halla. Il offre des valeurs honorables et ambitieuses en s’attaquant aux problèmes sociaux qui rongent son pays d’origine. Malheureusement ses propos se retrouvent noyés dans une dynamique un peu désordonnée. Écrasé par l’esthétique queer, les idéologies transgenres sur l’inclusivité et l’identité, ainsi qu’une simplification des problématiques, son discours se retrouve vulgarisé, voire édulcoré. Se focalisant sur une portée plus «grand public», au détriment d’un véritable dialogue entre l’image, le cinéma et la résistance politique, on y retrouve également une certaine lourdeur inhérente aux films sur l’avortement.
Un premier film combattif, qui a le mérite de résister au piège du sensationnalisme, tout en faisant preuve d’une certaine maturité, mais qui manque hélas d’impact et de profondeur.
Emilie Fradella
Nom | Notes |
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Emilie Fradella | 12 |
10 |