La Nouvelle Femme

Affiche La Nouvelle Femme
Réalisé par Léa Todorov
Pays de production France, Italie
Année 2023
Durée
Musique Emile Sornin
Genre Biopic, Drame
Distributeur Pathé Fims
Acteurs Jasmine Trinca, Leïla Bekhti, Raffaele Esposito, Nancy Huston
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 918

Critique

Sous ses airs de biopic consacré à Maria Montessori, ce film est en réalité un tableau de la condition féminine au début du XXe siècle en Europe. Porté par un message fort et un casting fabuleux, il n’est cependant pas épargné par quelques lourdeurs, peut-être dues au premier passage à la fiction de sa réalisatrice.

Dans le Paris du XXe siècle, Lili d’Alengy (Leïla Bekhti) évolue au sein de la haute société, entourée par des hommes puissants, dont un prince italien. Mais lorsque sa mère meurt, le lourd secret que cache Lili refait surface en la personne de Tina (Rafaëlle Sonneville-Caby), sa petite fille handicapée, qui compromet sa réputation et son train de vie. La courtisane va alors emménager à Rome chez son amant, dans l’idée de se débarrasser de sa progéniture. Elle y rencontre Maria Montessori (Jasmine Trinca), une médecin s’occupant d’enfants dits «déficients» et qui les aide à mieux apprendre. Les deux femmes vont ensuite nouer des liens inattendus.

Celles et ceux qui pensaient découvrir la naissance de la méthode pédagogique Montessori ou la vie de sa créatrice, avec ce film, seront certainement en proie à la déception. En effet, l’axe que choisit la réalisatrice Léa Todorov, pour traiter de son sujet, est beaucoup plus général. Même si nous voyons le quotidien des enfants pris en charge dans l’institut, dont certains dans leurs cours, le point de focalisation est ailleurs. Il est sur la condition féminine à l’époque et sur les inégalités qui y sont évidemment liées. Cette décision se ressent déjà dans le fait d’amener le public dans le récit du point de vue de Lili d’Alengy. Un personnage fictif qui pourrait être tout l’inverse de Maria Montessori, mais qui est finalement montré comme son égal, tant dans leur rôle de femme et de mère, puisque toutes deux sont forcées de cacher l’existence de leur enfant.

Toutefois, le film n’évite pas certains écueils et manque parfois cruellement de subtilité, de même que le montage parallèle entre la vie mondaine dévergondée que mène Lili et celle de Maria, vouée à son métier et aux enfants. Mais ce point de vue est heureusement vite abandonné. La représentation de la relation entre Lili et Tina, mais aussi entre la première et Maria, souffre également de quelques lourdeurs. Et le dernier tiers du récit est un peu vite expédié. Malgré cela, le film, davantage social qu’historique, reste attachant, grâce surtout à ses deux actrices principales splendides, et à sa volonté d’humaniser ce nom rendu célèbre par sa pédagogie.

Amandine Gachnang

Appréciations

Nom Notes
Amandine Gachnang 15