Le Dernier Jaguar

Affiche Le Dernier Jaguar
Réalisé par Gilles de Maistre
Pays de production France
Année 2024
Durée
Musique Armand Amar
Genre Aventure, Drame, Comédie
Distributeur Ascot Elite
Acteurs Emily Bett Rickards, Lumi Pollack, Wayne Charles Baker, Paul Greene
Age légal 8 ans
Age suggéré 8 ans
N° cinéfeuilles 916

Critique

On pourrait se réjouir de la sortie d’un film adressé à un jeune public, mettant en scène deux personnages principaux féminins et tenant un discours engagé contre le braconnage et la déforestation. Malheureusement, Le Dernier Jaguar suit tous les codes usés du film d’aventure. Ce long métrage tombe dans les travers de ce type de production, en reconduisant toutes sortes de stéréotypes, aussi bien au niveau de la construction narrative que de la représentation des personnages.

Autumn (Lumi Pollack) grandit dans la forêt amazonienne avec ses parents, qui luttent ensemble contre les braconniers et le trafic illégal d’animaux sauvages. La famille habite au sein d’une tribu autochtone à laquelle ils viennent en aide – difficile de ne pas voir une forme de néocolonialisme dans cette situation. Autumn, qui a alors 6 ans, vit une enfance idyllique et se lie d’amitié avec un bébé jaguar qu’elle a nommé Hope (les séquences sont tournées avec un vrai jaguar, ce qui permet d’éviter l’utilisation d’effets spéciaux numériques, souvent ratés). Mais un terrible incident vient troubler la paisible existence de la famille: la mère d’Autumn est assassinée par un groupe de braconniers, à la tête duquel se trouve la cruelle Doria Dargan (Kelly Hope Taylor). Après ce drame, Autumn et son père Saul (Paul Greene) retournent vivre à New York. Huit ans plus tard, Oré (Wayne Charles Baker), le chef de la tribu autochtone, écrit une lettre à Saul lui demandant de l’aide, notamment pour sauver le dernier jaguar vivant de la région - s’agirait-il de Hope? Jugeant la situation trop dangereuse, Saul refuse d’y retourner, mais Autumn décide de partir seule. L’adolescente rebelle est suivie par Anja (Emily Bett Rickards), une professeure de biologie qu’elle déteste.

     Le personnage d’Anja, qui se retrouve malgré lui au milieu de la jungle, est caricatural et correspond à de nombreux stéréotypes genrés: avec son sac à main, ses talons et son hérisson qu’elle ne quitte jamais. Anja est complètement ridicule dans cet environnement hostile. Le duo improbable retrouve Hope et, après de nombreux rebondissements parvient à sauver le jaguar - qui l’eût cru!

     Le film a le mérite de sensibiliser les enfants à une triste réalité. Le problème n’est pas dans le fond de son discours, mais dans sa forme, qui reproduit tous les codes lassants du mélodrame classique. Est-ce qu’un énième long métrage aux personnages caricaturaux et au manichéisme flagrant - qui oppose les méchants braconniers au gentils autochtones - était vraiment indispensable?

     De plus, toute l’esthétique du film, qui vise à glorifier la nature, est extrêmement artificielle: les plans aériens de la forêt amazonienne de la séquence d’ouverture font penser à un spot publicitaire.

Joas Maggetti

Appréciations

Nom Notes
Joas Maggetti 6