La Sirène

Affiche La Sirène
Réalisé par Sepideh Farsi
Titre original THE SIREN
Pays de production France, Allemagne, Belgique, Luxembourg
Année 2023
Durée
Musique Erik Truffaz
Genre Animation
Distributeur First Hand Films
Acteurs Mina Kavani, Hadmidreza Djavdan
Age légal 14 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 915

Critique

La réalisatrice Sepideh Farsi vit en France depuis des décennies mais n’a pas oublié son pays d’origine. Elle revient avec ce film sur un événement un peu ignoré de la guerre Iran-Irak, le siège d’Abadan en 1980, une ville que son père lui avait fait découvrir, petite fille. Proposant une animation simple mais belle, avec des images fortes et des visages expressifs, La Sirène pose sur la guerre le regard d’un enfant qui en connaît tous les codes, mais qui pourtant y réagit avec la spontanéité et l’innocence propres à son jeune âge.

Beaucoup d’excellentes idées de dramaturgie et de mise en scène dans ce film d’animation qui s’adresse à tous sauf au trop jeune public. Pour exemple cette première scène, montrant la surprise et l’effroi provoqués par une attaque, avec un ballon de foot et des missiles avançant de concert. Le premier en direction des buts et les autres vers les quartiers d’Abadan. Le choix des Irakiens d’assiéger cette ville, plutôt qu’une autre, n’était pas un hasard. Elle était un important épicentre pétrolier. Le film nous propose de faire la connaissance de nombreux personnages, tous touchants, tels que le héros, son frère qui va partir au combat, un cuisinier qui tente par tous les moyens de nourrir les assiégés, les parents, grands-parents, voisins et amis. La Sirène nous montre également une société dans laquelle règne la diversité des croyances, grâce à une statue de Marie protégée par des religieux.

Voici donc un film visuellement très beau, tant du point de vue de l’Histoire que de celui des habitants de tous âges qui voient soudainement le ciel et le feu leur tomber sur la tête. Exprimés avec plusieurs images saisissantes, des personnages attachants et un contexte martial parfaitement expliqué. Le tout, sans ostentation. Le récit insiste sur la résistance des habitants et le ressenti que l’on peut avoir de la guerre. Signalons encore la très belle musique composée par Erik Truffaz. Le film présente peut-être certaines petites longueurs ici ou là, mais sans gravité. Cela colle avec le sujet qui propose des sentiments, des regards, entrecoupés d’explosions qui sont d’autant plus terrifiantes qu’elles ne semblent venir de nulle part. Rappelons pour terminer, que le siège d’Abadan dura plusieurs mois, et qu’il fallut attendre encore huit années pour voir la fin du conflit Iran-Irak. En attendant, malheureusement, tous ceux qui allaient suivre.

Philippe Thonney

Appréciations

Nom Notes
Philippe Thonney 15