Bisons

Affiche Bisons
Réalisé par Pierre Monnard
Pays de production Suisse
Année 2024
Durée
Musique Nicolas Rabaeus
Genre Drame
Distributeur Ascot Elite
Acteurs India Hair, Maxime Valvini, Karim Barras
Age légal 14 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 915

Critique

Fresque paysanne sur fond de combats illégaux, le troisième long métrage de Pierre Monnard s’ancre à nouveau dans un paysage suisse touché par la précarité. S’il est dans l’ensemble bien mené, on reste sur notre faim quant au classicisme narratif sans surprise de l’ouvrage.

En 2020 sortait Les Enfants du Platzspitz - récit d’une mère toxicomane et sa fille -, adaptation du roman autobiographique de Michelle Halbheer. Trois ans plus tard, et après un passage par la série TV, Pierre Monnard signe son nouveau film. Si l’on retrouve une réalisation caméra à l’épaule et des thématiques sociales appuyées, le petit village suisse alémanique laisse place à la ruralité du Jura vaudois et les problèmes de drogue à ceux de famille et d’argent. Steve (Maxime Valvini), un jeune éleveur de bovins est également un champion de lutte suisse qui ambitionne de participer à la Fête fédérale. Lorsqu’il apprend que son père, récemment décédé, a laissé derrière lui de nombreuses dettes, son aîné Joël (Karim Barras), tout juste libéré de prison et de retour au foyer, lui propose de l’argent facile en pratiquant des combats clandestins en France. Et ainsi, sauver la ferme familiale. De son côté, Mathilde, la mère des deux frères, s’enfonce dans une dépression latente tout en soupçonnant ses fils de leurs agissements illégaux.

«Le respect du vaincu, c’est ce qui sépare l’Homme de l’animal.» Les dires du paternel disparu résonnent dès le début du film à travers les propos de Steve. Le parallèle entre l’Homme et l’animal va alors former un fil rouge au récit. Les bêtes de l’exploitation, parfois malades, semblent plus proches de Steve que certains êtres humains. Les combats brutaux que vont mener les deux frères dénotent une bestialité faisant passer le dicton du père pour un contresens. Les bisons du titre vont servir de rédemption et de renouveau familial.

Petit fils d’agriculteur ayant grandi dans une ferme fribourgeoise aujourd’hui disparue, on sent l’inspiration personnelle de Pierre Monnard pour raconter son histoire. Porté par des protagonistes suffisamment bien caractérisés pour nous faire croire ce qui se déroule à l’écran, le film est abouti et on se laisse emporter, sans hésiter, par ce drame fraternel. Mais où le bat blesse, c’est quant aux péripéties du récit. Très prévisible, cette histoire, entre résilience et rédemption, peine à surprendre. Chaque décision prise, chaque réaction, chaque élément instauré à des fins narratives sont facilement anticipables et identifiables. En bref, malgré son schéma traditionnel, Bisons reste un long métrage de bonne facture aux jolies, mais classiques thématiques.

Marvin Ancian

Appréciations

Nom Notes
Marvin Ancian 12
Noémie Baume 10