Tout sauf toi

Pétillante et sexy, mais surtout peu originale, cette nouvelle comédie romantique séduit parfois grâce à son peps et ses emprunts shakespeariens, mais ne développe pas assez ses personnages et recourt à un humour trop vulgaire pour réellement convaincre.

Bea et Ben se rencontrent par hasard dans un café et ressentent immédiatement l’étincelle de l’attirance. Ils passent la nuit ensemble, mais le matin venu, Bea s’en va discrètement, ce qui blesse Ben. Alors qu’elle revient sur ses pas, la jeune femme entend son amant d’un soir la critiquer amèrement à son meilleur ami, Pete. Ils en restent donc là jusqu’à ce que, deux ans plus tard, le destin les réunisse à nouveau. La sœur de Bea va épouser celle de Pete à Sydney, et tout ce petit monde est convié aux noces. Afin de ne pas ruiner l’ambiance, Ben et Bea vont alors prétendre s’être réconciliés et mis en couple, ce qui permet, par la même occasion, au premier de rendre jalouse son ex (la cousine de Pete, invitée elle aussi au mariage), et à la deuxième, de stopper ses parents, désirant absolument la recaser avec son propre ex. Vous suivez?

Quelques années après le très réussi Easy A, librement inspiré du roman La Lettre écarlate de Nathaniel Hawthorne, Will Gluck adapte une nouvelle fois un classique de la littérature anglo-saxonne en comédie romantique, choisissant cette fois-ci la pièce Beaucoup de bruit pour rien de Shakespeare. Le réalisateur en profite ainsi pour disséminer des références et citations tout au long du film, que ce soit dans les dialogues ou le décor, ce qui plaira aux âmes littéraires. Les adeptes des romances reconnaîtront également ici deux «tropes» populaires du genre, à savoir le concept de «fake dating» (lorsque deux personnes font semblant d’être ensemble) et l’approche narrative «enemies to lovers» (quand des ennemis se transforment en amants). Malheureusement, Tout sauf toi ne se montre pas à la hauteur de son inspiration théâtrale. La faute surtout à son humour principalement potache, à ses personnages peu construits et à son manque d’originalité. Il n’est en effet pas difficile de prédire l’intégralité de la trame ni ses ressorts comiques. Et les quelques bonnes idées qui existent, se retrouvent alors noyées sous la masse de platitudes proposées. Cependant, le film présente un certain dynamisme et un érotisme assumé qui le rend plutôt enthousiasmant par moments. Et, à l’instar de son prédécesseur Easy A, il aura le mérite de remettre en lumière une chanson plus ou moins oubliée de Natasha Bedingfield. Un peu de bruit pour adoucir les mœurs, ce n’est finalement pas rien!