Vermines

Affiche Vermines
Réalisé par Sébastien Vanicek
Pays de production France
Année 2023
Durée
Musique Douglas Cavanna, Xavier Caux
Genre Horreur, Drame
Distributeur Mont-Blanc
Acteurs Sofia Lesaffre, Finnegan Oldfield, Théo Christine, Jérôme Niel, Lisa Nyarko
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 915

Critique

Alors qu’elle semblait cantonnée à la France, une (très grosse) poignée d’arachnides débarquent sur les écrans suisses. Premier long métrage de Sébastien Vanicek, Vermines est un film de genre aussi grouillant que réjouissant.

À Noisy-le-Grand, dans le quartier des arènes Picasso et de son architecture atypique, Kaleb (Théo Christine) est un jeune vivotant entre son trafic de chaussures et sa passion pour les animaux exotiques. Avec sa sœur Manon (Lisa Nyarko), il a hérité, à la mort de sa mère, d’un appartement exigu. Le jour où il met la main sur une araignée rare (et tellement belle qu’il la surnomme Rihanna), il décide de l’acquérir pour agrandir sa collection. Lorsque l’animal s’échappe et se reproduit (mais grandit aussi!), Kaleb et plusieurs de ses amis se retrouvent enfermés dans le bâtiment, entamant un huis clos étouffant.

Vermines est avant tout un film d’horreur. Et sur cet aspect, il remplit haut la main son cahier des charges. Grâce au design des arachnides tout d’abord. Oubliez mygales, veuves noires ou autres tarentules, Vanicek opte pour des araignées beaucoup plus communes, mais non moins effrayantes (cherchez tégénaires, si le cœur vous en dit). En outre, plutôt que de leur faire faire des actions délirantes, le réalisateur s’est appuyé sur les raisons habituelles de la terreur qu’elles suscitent: leur rapidité et leur imprévisibilité, les rendant tangibles, décuplant ainsi l’effroi. À travers un montage dynamique et des effets visuels efficaces (intelligent mélange entre l’utilisation de véritables araignées et des effets spéciaux numériques), la bande de potes (très bien caractérisée et dont les relations ne vont cesser d’évoluer, apportant un aspect dramatique bienvenu au récit) va faire face aux pires situations. À cet égard, la première confrontation dans une salle de bain, puis la traversée d’un couloir infernal resteront dans les annales. Néanmoins, le long métrage sait aussi ralentir le rythme en offrant des moments de respiration, certes morbides, mais magnifiquement mis en scène.

Épouvante donc, mais pas seulement. Car comme tout bon film de genre qui se respecte, Vermines ajoute à son propos une facette sociale. Cette dernière, sans être assenée, transparaît de manière évidente dans le constat de la vétusté du bâtiment, où évoluent les protagonistes, ou lors des confrontations avec les forces de l’ordre retenant -mais surtout enfermant - les résidents. À ce propos, le réalisateur évoque un rapprochement entre le délit de faciès qui constitue le quotidien des habitants de banlieue et la mauvaise réputation de l’animal à huit pattes. Dans les deux cas l’objectif est le même: au mieux, détourner le regard, au pire, écraser cette «vermines» (d’aucuns préconiseraient l’emploi d’un Kärcher).

Pour finir, reconnaissons au film une légère baisse de régime dans sa dernière partie et quelques facilités narratives. Défauts rapidement oubliés, notamment lors d’un final tout en poésie qui conforte l’un des propos réjouissants du long métrage: les araignées ne sont pas vues comme un simple mal à éradiquer. Dans la foulée des sorties récentes (Le Règne animal, Acide ou encore Vincent doit mourir), Vermines confirme donc la bonne santé du cinéma de genre à la française, parfois négligé, mais qui a tant à dire.


Marvin Ancian

Appréciations

Nom Notes
Marvin Ancian 15
Amandine Gachnang 16
Pierig Leray 10