Winter Break

Affiche Winter Break
Réalisé par Alexander Payne
Titre original THE HOLDOVERS
Pays de production États-Unis
Année 2023
Durée
Musique Mark Orton
Genre Comédie dramatique
Distributeur Universal
Acteurs Paul Giamatti, Da’vine Joy Randolph, Dominic Sessa, Carrie Preston
Age légal 12 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 914

Critique

Imbibé par les 70’s de l’écriture à l’image, Winter Break, nouveau long métrage de l’Américain Alexander Payne, arbore des senteurs boisées voire poussiéreuses en pantalon côtelé et tweed semi-bourgeois, mais sait se révéler surprenant.

À l’approche de Noël, le professeur de civilisation ancienne M. Hunham (Paul Giamatti) dispense son dernier cours dans un lycée privé pour garçons de la Nouvelle-Angleterre. Acariâtre et dénigré aussi bien par les élèves que par ses confrères, il se retrouvera malgré lui d’astreinte pendant les fêtes de fin d’année. Sa mission? Encadrer les étudiants n’ayant nulle part où aller pendant les vacances, envers et contre tout.

Winter Break aurait pu endosser à merveille le «mauvais rôle» d’un téléfilm estival, tant tous les archétypes sont réunis: le décor, planté dans un internat bourgeois quelque peu miteux en campagne anglaise; la caricature du professeur détesté et détestable interprété par Paul Giamatti, préférant la solitude de l’histoire ancienne et des livres policiers à la compagnie des autres, pipe à la bouche. Malmené par une bande d’étudiants aussi arrogants que déprimés avec en chef de file Angus (Dominic Sessa), étudiant brillant, mais torturé. Dans cette configuration aux allures de déjà-vu s’ajoute Mary (Da’vine Joy Randolph), la cuisinière en cheffe de l’établissement qui tente de se consoler d’une peine intarissable. Au départ des vacances, seule une poignée d’étudiants restent sur place, puis finalement, Angus sera le seul à passer les fêtes sous la surveillance du professeur Hunman. L’enseignant tente de lui imposer une discipline avec l’appui de Mary, sans grand succès puisque l’adolescent outrepasse constamment les limites. Ces trois personnages développent leurs arcs conjointement où leurs solitudes et leur mal-être remplissent progressivement l’espace, oubliant les velléités superficiellement festives. La discipline s’évapore au profit de l’adrénaline et le camp d’étude se transforme en escapade dans l’espoir de calmer les esprits. C’est un twist réussi, étiré dans la psychologie des personnages et du scénario qui s’opère dès la première demi-heure de ce long métrage en explorant une large palette de sentiments s’étalant de la pitié à la colère, de la répression à la compassion. Très largement inspiré du film Merlusse de Marcel Pagnol sorti en 1935, dépeignant l’histoire d’un vieux surveillant borgne mal-aimé par les élèves puis gagnant leur sympathie, Winter Break préfère se muer en drame doucereux de fin d’année, sans ni guimauve ni happy end.

Emilie Fradella

Appréciations

Nom Notes
Emilie Fradella 13