Kina & Yuk: renards de la banquise

Affiche Kina & Yuk: renards de la banquise
Réalisé par Guillaume Maidatchevsky
Pays de production Canada, France, Italie
Année 2023
Durée
Musique Julien Jaouen
Genre Jeunesse, Aventure
Distributeur Pathé Films
Acteurs Virginie Efira
Age légal 6 ans
Age suggéré 6 ans
N° cinéfeuilles 914

Critique

Il fait -38°C en Arctique au début du film, mais cela se réchauffe trop vite. Le changement climatique n’est pas le sujet du film, il aura cependant son importance dans l’aventure de nos deux renards polaires. Guillaume Maidatchevsky propose un conte idéal pour Noël, dont le thème, la tendresse et les somptueuses images raviront sans aucun doute les jeunes spectateurs, malgré ses défauts qui rendront les adultes plus circonspects. Cela reste visuellement et techniquement de la belle ouvrage.

Nos héros, appelés Kina et Yuk, sont deux renards habitués aux grands froids et à la banquise. Ce couple qui attend pour bientôt une portée d’heureux événements se retrouve séparé, le mâle étant pris au piège sur un morceau de banquise qui dérive. Kina, livrée à elle-même, va devoir trouver sa nourriture et un endroit où elle pourra s’occuper de ses futurs petits. Pour cela elle devra affronter la faim mais aussi les loups, les ours polaires et les hommes de la ville toute proche dont elle ignore les codes et les surprises, bonnes ou mauvaises. Elle y trouvera d’ailleurs d’inattendus amis. Yuk toutefois n’a pas dit son dernier mot. Se retrouveront-ils avant la naissance des renardeaux?

Tous les plans sont magnifiques et on ne peut qu’imaginer le temps et les efforts démesurés qu’il a fallu à Guillaume Maidatchevsky et son équipe pour obtenir certains d’entre eux. Le cinéaste prend avec talent la suite de Jean-Jacques Annaud qui a su si bien filmer et «faire jouer» des animaux sauvages. La mise en scène, alternant plans très serrés et vues d’hélicoptère sur une nature hostile et superbe, émerveillera le jeune public au plus près de ces animaux expressifs, mignons et touchants. Ni un documentaire ni un récit cartésien, Kina & Yuk: renards de la banquise est une fable, un parfait conte de Noël.

Venons-en aux quelques réserves, notamment sur la voix off. Il en fallait une bien sûr, justement parce que le récit est une fable. Mais le texte est, pour le coup, un peu trop enfantin. Virginie Efira murmure, parle parfois en «je» ce qui nous fait sortir du récit, multiplie les clins d’œil complices aux enfants, évoque souvent Kina et Yuk comme les «amoureux», ce qui devient un truc, souligne des images où le silence devrait plutôt être de mise. La voix ne pouvait évidemment pas être froide et sérieuse comme dans un documentaire, mais peut-être aurait-il fallu trouver un juste milieu entre le factuel et l’enfantin. D’autre part, comme cela arrive régulièrement, on remarque par moments que c’est le conte qui sert et justifie les images, alors que cela devrait être le contraire, les images qui servent le récit. Certains plans semblent donc délibérément fabriqués, ce qui peut faire ressentir d’occasionnelles longueurs.

Ne chipotons toutefois pas plus longtemps, les parents seront sans peine indulgents face au probable émerveillement du jeune public. Et pour aimer la nature, pour la respecter, il faut la voir et apprendre à la connaître. Ce film peut y contribuer.

Philippe Thonney

Appréciations

Nom Notes
Philippe Thonney 13