Si seulement je pouvais hiberner

Affiche Si seulement je pouvais hiberner
Réalisé par Zoljargal Purevdash
Titre original BAAVGAI BOLOHSON
Pays de production Mongolie, France, Suisse, Qatar
Année 2023
Durée
Musique Johanni Curtet
Genre Drame
Distributeur First Hand Films
Acteurs Battsooj Uurtsaikh, Nominjiguur Tsend, Tuguldur Batsaikhan
Age légal 10 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 914

Critique

Ce portrait élégant et touchant de la Mongolie moderne nous plonge au cœur de la précarité engendrée par un exode rural massif. Confrontées à ce phénomène, les jeunes générations y sont tiraillées entre l’espoir et le fardeau de la misère.

Ulzii (Battsooj Uurtsaikh), un adolescent doué en mathématique et en physique, se voit inscrit par son professeur à un concours national, avec en jeu une bourse d’étude. Pourtant, ce n’est pas un choix facile pour Ulzii, partagé entre ses perspectives scolaires et ses responsabilités domestiques - à la yourte où il s’occupe de son frère et de sa sœur, plus jeunes. Orphelins de leur père, coupés de leur mère incapable de trouver un travail à Oulan-Bator, ces jeunes Mongols ne peuvent compter que sur eux-mêmes pour affronter le terrible hiver sibérien.

La Mongolie est surnommée «le pays au ciel bleu» à cause de sa situation très continentale. Pourtant, c’est un smog gris et épais qui recouvre la capitale mongole une fois l’hiver venu. La faute aux particules de charbon brûlé dans les milliers de yourtes agglutinées autour d’un des seuls centres urbains de cet immense pays. Depuis plus d’une génération, ces populations d’éleveurs nomades se sédentarisent massivement et forment ainsi un étonnant paysage urbain et social. Si seulement je pouvais hiberner sonde le pouls d’une jeunesse décontenancée par cette collision entre traditions et «modernité», abordant avec justesse et sensibilité les enjeux de cet exode rural. Malgré une trame dramatique classique et prévisible, le film parvient à mêler l’intime de cette famille aux défis politiques et sociaux que doit affronter ce pays singulier. La réussite tient donc au talent de la réalisation composée de beaux cadres magnifiquement illuminés par les lumières naturelles hivernales ainsi que la performance sincère des jeunes comédiens tournant leurs scènes par des températures inférieures à -20°C. Cette sincérité et ce courage constituent la grande réussite du film, nous interpellant sur notre propre confort, particulièrement lorsqu’on s’apprête à commander un thé chaud à l’entracte.

Blaise Petitpierre

Appréciations

Nom Notes
Blaise Petitpierre 14