Ricardo et la peinture

Affiche Ricardo et la peinture
Réalisé par Barbet Schroeder
Titre original Ricardo and Painting
Pays de production France, Suisse
Année 2023
Durée
Genre Documentaire
Distributeur Bande à part Films
Acteurs Ricardo Cavallo
Age légal 8 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 912

Critique

Barbet Schroeder nous emmène en Bretagne à la rencontre de son ami de longue date: le peintre argentin Ricardo Cavallo. Au cours de ce qui ressemble à une longue conversation intime entre les deux hommes âgés curieux, enjoués et parfois même espiègles, l’artiste ouvre la porte de son univers, et accueille avec intérêt les questionnements du réalisateur.

Les deux comparses entraînent le spectateur dans une sorte de déambulation à travers l’histoire de l’art. À commencer par Vélasquez, une figure centrale et inspirante pour lui, dont il ne se lasse pas de regarder et de commenter les œuvres. Outre ses références, Ricardo révèle aussi son style de vie ascétique, son régime basé essentiellement sur le riz, et ses lectures qui le nourrissent beaucoup. Dans une scène très touchante avec son ami, il s’épanche sur l’ensemble des livres qu’il a lu au cours des deux dernières années. Il lui confie, par exemple, avoir relu récemment une bonne partie de l’œuvre de Thomas Mann.

Le sel de ce film est sans doute ces moments partagés entre deux vieux complices, profondément passionnés par le domaine des arts. Ils se régalent à regarder ensemble les choses différemment. D’ailleurs, certaines des questions du réalisateur, particulièrement justes et vives, ne vont pas sans rappeler aux meilleures heures du génial cinéaste qu’est Alain Cavalier. Qui a, par ailleurs, lui aussi effectué le passage de la fiction à des propositions bien plus proches du réel et de l’intime. La manière dont Barbet Schroeder approche et filme son personnage, avec une délicatesse et une grande tendresse, est un des éléments communs qu’il partage avec l’artiste. Les deux possèdent également un regard aussi singulier qu’aiguisé.

Le fait que ce documentaire donne accès à la réalité quotidienne et au processus de création de Ricardo, est un des éléments qui rend le film captivant. Ce dernier n’y va pas quatre chemins pour affirmer à quel point son travail artistique occupe une place fondamentale dans son existence. Selon lui, «la vraie vie est dans la création». Par ailleurs, les séquences dans lesquelles figure l’artiste en train de peindre, d’abord dans une grotte et ensuite en bord de mer, sont particulièrement lumineuses et plaisantes. Malheureusement, le procédé consistant à filmer durant de longues secondes des toiles et des dessins sans aucune forme de recherche, en matière de mise en scène et en cadre, est l’une des limites de ce film sur le plan formel. Néanmoins, il crée des ruptures, dans le tempo et la construction du récit, qui fonctionne globalement assez bien.


Noémie Baume

Appréciations

Nom Notes
Noémie Baume 14