L’Arche de Noé

Sur un sujet délicat, le rejet des jeunes à cause de leur identité de genre, cette comédie sociale oscille entre stéréotypes embarrassants et témoignages touchants. Critique non binaire.

Alex (Finnegan Oldfield) est contraint d’effectuer soixante jours de travaux d’intérêt public dans un foyer accueillant des jeunes rejetés en raison de leur orientation sexuelle ou de leurs questionnements sur leur identité de genre.

Lors de la scène d’exposition, tous les voyants sont au rouge. Les pensionnaires sont dépeints comme des caricatures, amplifiant des stéréotypes sur les jeunes en pleine quête identitaire. Valérie Lemercier incarne une directrice bougonne et dépassée qu’on a déjà vue à maintes reprises. Les enjeux et la trame narrative paraissent cousus de fil blanc. Pire encore, on craint que le film ne réduise un sujet aussi sensible à une bête comédie grand public destinée à une diffusion en prime time à la télévision.

Heureusement, L’Arche de Noé désamorce ces craintes par la suite. Le long métrage abandonne sa composante comique ratée et problématique pour adopter un ton plus grave et plus en phase avec les témoignages authentiques qui ont inspiré cette histoire. Il parvient ainsi à mieux rendre compte du calvaire enduré par ces jeunes dans une société qui peine à évoluer. Cependant, le film ne propose pas de véritable intrigue ni ne développe ses personnages, se contentant de juxtaposer les scènes dans un rythme mou et décousu.

Au final, les intentions du jeune réalisateur Bryan Marciano sont louables mais le résultat est bancal. C’est regrettable, surtout si l’on se souvient de Hors normes, une comédie dramatique de 2019 à la structure et aux intentions similaires, qui avait traité sa problématique avec justesse et pertinence.