Réalisé par | Wim Wenders |
Titre original | Perfect Days |
Pays de production | Japon, Allemagne |
Année | 2023 |
Durée | |
Genre | Comédie , Drame |
Distributeur | DCM |
Acteurs | Koji Yakusho, Tasuku Emoto, Arisa Nakano |
Age légal | 8 ans |
Age suggéré | 14 ans |
N° cinéfeuilles | 911 |
PRIX DU JURY ŒCUMÉNIQUE À CANNES
En prétextant une visite des toilettes publiques de Tokyo, l’éternel Wim Wenders va bien au-delà de cet argument touristique pour offrir une réflexion emplie de délicatesse et de poésie sur l’isolement et la prise de recul au cœur de la mégalopole japonaise.
Hirayama (Koji Yakusho) a une vie aussi réglée qu’un moine dans un monastère. Chaque jour est une succession de rituels, de rencontres et d’habitudes entre son domicile et son travail… qui consiste à nettoyer les toilettes publiques de Tokyo.
Habitué à sublimer ses villes décors (Tokyo, Berlin, La Havane, Lisbonne, Palerme pour n’en citer que quelques-unes), le réalisateur Wim Wenders nous offre une étonnante balade dans la capitale japonaise à travers les pas de cet ermite moderne. Considérés comme des sanctuaires de paix dans la culture nipponne, les WC publics sont des véritables joyaux d’architecture et d’ingéniosité, et offrent un kaléidoscope habile pour observer la société tokyoïte. Mais Wenders ne se cantonne pas à cette vision «touristique». Il ausculte également avec délicatesse son personnage central fascinant. Le passé de ce personnage mystérieux et taiseux est révélé par bribes, à travers des moments fugaces et de brèves rencontres. Ce dispositif sobre se repose en grande partie sur la très belle performance de Koji Yakusho, qui méritait amplement son Prix d’interprétation masculine à Cannes. Au-delà de ce portrait touchant, Perfect Days est un hymne à une solitude choisie et habitée. Alors qu’Hirayama pourrait être perçu comme une figure frugale et solitaire au premier abord, Wenders prend le temps de démontrer la richesse et la salubrité de ce mode de vie salutaire à l’ère d’une société hyper-connectée, superficielle et parfois cruelle dans ses relations. Avec lucidité, le metteur en scène allemand évite toutefois de présenter une vision trop idéalisée, apportant contradictions et regards critiques sur son personnage. Enfin, la fibre musicale si caractéristique de Wenders est bien présente, imprégnant Tokyo au son des tubes du Velvet Underground alors que le soleil se lève. Le public aussi, et il applaudit.
Blaise Petitpierre
Nom | Notes |
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Blaise Petitpierre | 15 |