Hunger Games: La ballade du serpent et de l'oiseau chanteur

Affiche Hunger Games: La ballade du serpent et de l'oiseau chanteur
Réalisé par Francis Lawrence
Titre original Hunger Games: La ballade du serpent et de l'oiseau chanteur
Pays de production USA
Année 2023
Durée
Musique James Newton Howard
Genre Science-Fiction
Distributeur Ascot Elite
Acteurs Viola Davis, Rachel Zegler, Tom Blyth
Age légal 14 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 911

Critique

En 2015 se concluait la série Hunger Games sur nos écrans... et voici la suite qui en est en fait le prologue, respectant en cela l’œuvre littéraire de l’auteure Suzanne Collins. Le livre (que nous n’avons pas lu) a fait un carton. Il est sans doute très réussi. Mais ce film ne relève nullement la qualité discutable de la saga cinématographique. Mollasson comme ce n’est pas permis, conceptuel, prétentieux et interminable.

L’histoire se déroule 60 ans avant les événements que nous connaissons déjà, et narre la jeunesse de Coriolanus Snow, avant qu’il ne devienne le démiurge malfaisant joué dans les films par Donald Sutherland. À l’exception d’une technique absolument irréprochable, il n’y a que fort peu à relever dans cet improbable mélange entre Running Man, Battle Royale et la BD Yoko Tsuno; probablement également inspiré aux auteurs par les Morlocks et les Elois d’H. G. Wells. D’abord une mise en scène à la truelle, constituée de travellings latéraux systématiques, entrecoupés de gros plans et de pénibles ralentis explicatifs. Un scénario soporifique, créant l’étrangeté encore et encore, posant tant de questions qu’il sera impossible d’y répondre, pour autant que le public ait envie d’y réfléchir. De plus, le public cible adolescent et les amateurs d’action seront déçus et regretteront les films précédents. Le scénario cherchant à se concentrer sur la psychologie des personnages (avec parfois des phrases philosophiques de haute volée telles que «La faim est une arme»), la violence, les combats sont relégués au second plan, quelques images chocs suffisant apparemment. Pourquoi pas d’ailleurs, sur le principe, faire le choix de sonder les cœurs et les pensées des protagonistes. Mais s’ils n’ont rien d’autre dans leur horizon que les Hunger Games, cela devient du remplissage. Et lorsqu’aux deux tiers du film, les «jeux» s’arrêtent, il reste encore une heure de scènes bucoliques, sucrées à souhait, à la limite de la comédie musicale, et l’incrédulité s’installe notoirement chez le spectateur.

Côté acteurs, Tom Blyth est supportable, car il ne fait pas grand-chose... mais on comprend très vite que c’est justement parce qu’il n’a pas grand-chose à faire. Rachel Zegler (découverte et applaudie à juste titre dans West Side Story de Spielberg) devient rapidement lassante à force d’en faire des tonnes dans les minauderies, les effets de bouche et les œillades terrifiées. Elle est aussi, semble-t-il, principalement employée pour ses talents vocaux, puisque tout au long du film, elle chante un grand nombre de chansons pleines de guimauve dans des scènes hors sujet. Tout cela culminant dans un moment d’un ridicule assumé où elle interprète une chanson d’amour inepte, alors qu’elle est couverte de serpents et que tout le monde pleure en la regardant. Viola Davis et Jason Schwartzman s’amusent davantage, amènent un chouia d’humour et de macabre, mais on s’en moque au final.

Par manque de place, nous n’aborderons pas en profondeur d’autres thèmes tels qu’une musique composée en mode pompier, une fin inaboutie ou une durée de plus de 2 h 30, alors que moins de deux heures auraient largement suffi. Bref, le fait que ces Hunger Games nous gavent plus qu’autre chose est un euphémisme.


Philippe Thonney

Appréciations

Nom Notes
Philippe Thonney 5