Àma Gloria

Affiche Àma Gloria
Réalisé par Marie Amachoukeli
Titre original Àma Gloria
Pays de production France
Année 2023
Durée
Musique Fanny Martin
Genre Comédie dramatique
Distributeur Filmcoopi
Acteurs Louise Mauroy-Panzani, Ilça Moreno Zego, Abnara Gomes Varela
Age légal 8 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 911

Critique

Projeté en ouverture de la Semaine de la critique lors du dernier Festival de Cannes, le premier film de Marie Amachoukeli a séduit les uns et surpris les autres.

Tourné à hauteur d’enfant Àma Gloria parle de Cléo (Louise Mauroy-Panzani), une petite fille de 6 ans qui vit avec son père. Elle a perdu sa mère et adore sa «nounou» cap-verdienne Gloria (Ilça Moreno Zego). Mais Gloria doit retourner au Cap-Vert pour d’importantes raisons familiales. Cléo, en pleurs, lui fait promettre de revenir au plus vite: Gloria décide alors de l’inviter chez elle, sur l’archipel, et de passer les vacances d’été avec elle.

Àma Gloria mêle rires, larmes, disputes, foi en l’humanité. Il s’agit d’un mélodrame, mais la cinéaste réussit à éviter toute dérive lorsque la violence et les sentiments sont très forts: s’exprimant alors par quelques brèves séquences de plans colorés la réalisatrice tente de traduire sur l’écran le monde intérieur (et inconscient) de Cléo. La démarche est originale, inattendue, sans que le spectateur puisse toujours réussir à «décoder» sur l’écran ce que ressent la petite fille dans ces moments-là.

On laissera le spectateur découvrir les aléas du scénario, tout en précisant que l’essentiel se situe dans les relations (qui évoluent constamment) entre les nombreux et différents personnages des deux familles: «L’enfance, nous dit la réalisatrice, c’est un volcan, une berceuse et l’amour fou qui nous unit à ceux qui nous élèvent».

Les qualités d’interprétation de tous les acteurs sont remarquables, tout spécialement celles de la jeune Louise Mauroy-Panzani, absolument parfaite dans toutes ses réactions, dans son langage et sa présence au milieu des (nombreux) adultes qu’elle croise. C’est là une des grandes qualités de ce film qui accompagne les pas d’une fillette durant six mois de sa prime jeunesse.

Chronique familiale délicate, limitée dans le temps, Àma Gloria est un film en partie autobiographique qu’on pourrait situer entre le documentaire et la fiction, entre le naturalisme et l’artificiel: le recours à l’animation (qui tente de combler les non-dits et de donner figure à ce qu’une caméra ne peut pas saisir sur le vif) reste une tentative intéressante et pleine de pudeur.

Antoine Rochat

Appréciations

Nom Notes
Antoine Rochat 16