La famille Asada

Affiche La famille Asada
Réalisé par Ryōta Nakano
Titre original Asada-ke!
Pays de production Japon
Année 2020
Durée
Musique Takashi Watanabe
Genre Comédie
Distributeur CityClub
Acteurs Kazunari Ninomiya, Satoshi Tsumabuki, Haru Kuroki, Jun Fubuki
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 911

Critique

Photographe contemporain japonais, Masashi Asada s’est fait connaître en mettant en image sa propre famille dans des vies fantasmées. Mis en scène sur chaque cliché, les Asada se muent en pompiers, yakuzas, groupe de rock ou encore super-héros sous l’objectif de leur fils cadet, fabricant des souvenirs imaginaires de leurs liens, désirs et sensibilités. Ryota Nakano retrace le parcours de ce photographe aux inspirations inattendues autour de deux travaux: celui de l’album familial et des photographies retrouvées sur les terres dévastées lors du séisme de la côte pacifique de Tōhoku en mars 2011.

Un long métrage traversé par deux dynamiques complémentaires, celle de l’intime et celle de la communauté en résonance directe avec la culture nipponne, signant l’attrait si prononcé de Nakano pour les structures familiales, réfléchissant les rapports de l’Homme à la transmission, au deuil et à la vie.

La photographie comme espace de transmission et d’unité, tel pourrait être les sujets introduits avec une douceur infinie par La Famille Asada capturant au gré du temps le parcours caricaturé de Masashi Asada (Kazunari Ninomiya), raconté par son frère Yukihiro (Satoshi Tsumabuki). Famille discrète installée dans la ville de Mie sur l’île japonaise de Honshu, les Asada mènent une vie paisible. Junko, leur mère, est cheffe infirmière par vocation, Akira est père au foyer dédié aux siens. Secrètement, il aurait voulu être pompier et nourrit une passion pour la photographie. Tirant le portrait de ses fils pour les cartes de vœux annuels, il offrit à Masashi pour ses 12 ans son premier appareil photo, un Nikon F1.

Enfant atypique, martyrisant les tortues et séchant les cours; le jeune Asada étudiera la photographie puis, à l’âge de 24 ans pour son projet de fin d’année, répondit à la question suivante: «Quelle serait la dernière photo que vous devriez prendre?» Réponse, une photographie de sa famille. Dès lors, son travail se structurera autour d’un album photo imaginé, où chaque membre assouvira ses désirs inavoués. Transposant son travail à d’autres familles, leur ouvrant un espace de communion sur film argentique, Masashi cristallise la vocation instrumentale de la photographie: sociale et mémorielle. Invitant des volontaires à se mettre en scène autour d’un sujet qu’ils affectionnent, c’est sans prétention que le film rend hommage aux vecteurs populaires du médium, célébrant la place de l’image dans la création identitaire. Exacerbé dans sa forme technique, usant de plans qui adoptent le cadre du viseur argentique comme cadre cinématographique pour marquer le temps, La Famille Asada est un film qui se lit visuellement sur plusieurs niveaux sans injonction intellectuelle. Au premier plan, la comédie du surjeu qui est justement incarné par un casting sans faute, enveloppant ce long métrage d’une aura naïvement sucrée. Sur un deuxième niveau, les allers-retours permanents entre la photographie technique et ses vecteurs sociologiques. Finalement, infusé par une dimension philosophique où l’on expose les liens qu’on crée avec l’autre, en prenant comme point de départ et d’arrivée, la structure familiale et le foyer.

Emilie Fradella

Appréciations

Nom Notes
Emilie Fradella 16