L’Abbé Pierre - Une vie de combats

Affiche L’Abbé Pierre - Une vie de combats
Réalisé par Frédéric Tellier
Titre original L’Abbé Pierre - Une vie de combats
Pays de production France
Année 2023
Durée
Musique Bryce Dessner, Alain Sachs, Leïla Muse
Genre Biopic, Drame
Distributeur JMH Distributions SA
Acteurs Michel Vuillermoz, Emmanuelle Bercot, Benjamin Lavernhe, Antoine Laurent
Age légal 12 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 910

Critique

Ravivant la mémoire d’un personnage foncièrement humaniste, Frédéric Tellier propose un film sur la nécessité de l’entraide dans une période où les sociétés ont un besoin vital de solidarité. Sous le nom de l’abbé Pierre, Henri Grouès a traversé le vingtième siècle avec le but d’aider son prochain. Ce biopic, présenté hors compétition au dernier Festival de Cannes, retrace son histoire.

Incarné à l’écran par Benjamin Lavernhe, de la Comédie-Française, l’abbé Pierre se raconte à travers des monologues en voix over. Inspiré des écrits de l’abbé et de nombreuses personnalités, d’ouvrages et d’articles offrant un aperçu de sa vie, le long métrage de Tellier raconte avec succès le parcours de ce combattant de la misère, fondateur du mouvement Emmaüs. Né en 1912 à Lyon (France), Henri Grouès est le fils d’un marchand de soie lyonnais. Renonçant à la fortune familiale, Henri se fait moine capucin, avant d’être renvoyé du monastère en raison de sa santé fragile. Soldat et homme d’Eglise, il devient résistant puis député français, avant de se consacrer pleinement au mouvement Emmaüs, cherchant à venir en aide aux personnes exclues du système. Aidé dans sa tâche par Lucie Coutaz, souvent oubliée par l’histoire d’Emmaüs, l’abbé Pierre s’est battu toute sa vie afin que chaque humain puisse vivre avec dignité.

Le grand format du film donne aux images l’aspect de tableaux vivants, grâce, notamment, à la place importante accordée à la nature dans diverses scènes. Les influences picturales sont multiples, et on pense par exemple au tableau de Courbet, Un enterrement à Ornans, dans la scène de l’enterrement justement. Le clair-obscur est aussi présent au sein de l’image, teintant le récit d’un romantisme discret. Hormis le visuel, le film joue également avec le rythme qui s’accélère, tandis que l’abbé Pierre gravit la pente de la célébrité médiatique. Les split screens viennent par ailleurs souligner l’effervescence des premières années de notoriété de l’abbé, cette dernière s’étant accrue après l’appel radiophonique de l’hiver 1954. Par la suite et en accord avec la vieillesse, le rythme ralentit jusqu’à la mort de Grouès. Très classique dans sa conception, le long métrage parvient cependant à créer une réelle empathie envers Henri Grouès. Nous nous laissons vite emporter par sa vie. Ajoutant une pierre à l’édifice de l’héritage de l’abbé Pierre et sa fondation, le long métrage de Tellier rappelle au spectatorat la nécessité d’une humanité solidaire et généreuse dans un monde du chacun pour soi.

Appréciations

Nom Notes
12