L’Exorciste - Dévotion

Affiche L’Exorciste - Dévotion
Réalisé par David Gordon Green
Titre original THE EXORCIST: BELIEVER
Pays de production USA
Année 2023
Durée
Musique David Wingo, Amman Abbasi
Genre Horreur
Distributeur Universal
Acteurs Ellen Burstyn, Leslie Odom Jr., Lydia Jewett, Olivia O'Neill
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 909

Critique

La nouvelle trilogie de la franchise est signée David Gordon Green, et L’Exorciste - Dévotion, en est le premier opus. Malgré une volonté de se réinventer, on reste sur notre faim.

Le film s’ouvre sur un séisme qui brisera la famille Fielding. Douze années plus tard, l’on retrouve Victor (Leslie Odom Jr.) qui élève seul sa fille Angela (Lidya Jewett). Cette dernière et son amie Katherine, en quête de rentrer en contact avec la défunte mère d’Angela, disparaissent dans la forêt durant trois jours. Dès lors, leurs comportements respectifs deviennent de plus en plus inquiétants…

De manière générale, la temporalité est terriblement mal gérée. Si l’on veut présenter ses personnages et leur psychologie, comprendre leur histoire et leurs traumas en s’attardant sur leur passé, peut-être serait-il judicieux d’axer également le récit sur le présent afin que le tout prenne sens. En effet, l’histoire prend trop de temps à se mettre en place, si bien qu’on se demande presque si l’on ne serait pas devant un des premiers épisodes de Desperate Housewives où nous sont présentés le quartier résidentiel américain typique et ses habitants. Après un développement poussif, nous faisons donc face à un problème de rythme lorsqu’il s’agit des événements relevant du présent. Le montage excessivement rapide presse les actions que le film peine déjà à amener. Tout comme le découpage, les dialogues durant les moments de tension (si l’on peut utiliser ce terme) tendent à se superposer, frôlant l’insupportable. De plus, les jeux d’écho lorsque les personnages prennent la parole, notamment à l’hôpital, sont plus agaçants qu’immersifs. Malgré quelques mouvements de caméra qui nous retournent littéralement en nous happant dans la fiction telle une centrifugeuse - rappelant notamment ce qui avait été apprécié dans La Main (Danny et Michael Philippou, 2022), nous peinons à rentrer dans l’histoire, car elle rejette sans cesse le présent pour nous propulser dans un passé qui ne saurait être effrayant à proprement parlé.

Même la scène de l’exorcisme tire en longueur et frise le ridicule (une mention toute particulière se doit d’être attribuée au personnage du prêtre incarné par Edward Joshua Bonilla: si inutile que l’on viendrait presque à se demander si sa présence n’est pas complètement superflue), sans pour autant pouvoir en tirer une once de comique, Angela terminant même par ressembler à Chucky…

L’on soulignera tout de même l’envie perceptible de s’émanciper des clichés du blockbuster d’horreur contemporain et le casting inclusif. Cependant, lorsque l’on vient voir un film d’horreur, on s’attend à - ou du moins, on a l’espoir de - être horrifié. Malheureusement, il n’y avait rien de tout ça au menu, si bien que le dessert ne proposait même pas de quoi rire, ne serait-ce qu’une petite bouchée. La déception, attendue, certes, n’est que plus grande. Peut-être fallait-il s’inspirer des codes utilisés par William Friedkin en 1973, (minus les nombreuses morts mystérieuses survenues lors du tournage) et les remettre au goût du jour, plutôt que de faussement innover et de vouloir moderniser une trilogie initiale qui, remise en contexte, proposait au moins du suspense en entrée, de l’inquiétude au plat de résistance, et une bonne surprise au dessert, tout cela saupoudré d’éléments se prêtant à une interprétation comique, dommage.


Fanny Lamoureux

Appréciations

Nom Notes
Fanny Lamoureux 4
Anthony Bekirov 4