Laissez-moi

Affiche Laissez-moi
Réalisé par Maxime Rappaz
Titre original Laissez-moi
Pays de production Suisse, France, Belgique
Année 2023
Durée
Musique Antoine Bodson
Genre Drame
Distributeur Frenetic
Acteurs Jeanne Balibar, Marion Vernoux, Pierre-Antoine Dubey
Age légal 12 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 909

Critique

Le premier long métrage de Maxime Rappaz, présenté à Cannes, où l’histoire de la double vie d’une femme dévouée à son fils et de son désir d’évasion nous fait osciller entre compassion et agacement.

Claudine (Jeanne Balibar), couturière, élève seule Baptiste (Pierre-Antoine Dubey), son fils en situation de handicap. Chaque mardi, elle se rend en talons, robe blanche et vêtue de son rouge à lèvres rouge à 2’500 mètres d’altitude, dans un hôtel de montagne situé au pied d’un barrage - afin de se renseigner auprès de Nathan (Adrien Savigny) le réceptionniste, sur les hommes occupant la salle de déjeuner. Sa seule condition? Qu’ils soient sur le départ afin qu’elle ne puisse s’y attacher.

Au-delà du côté fataliste de la vie de la protagoniste, le scénario répétitif et qui ne réserve aucune surprise, devient rapidement pénible, tout comme le personnage de Claudine. On se retrouve déstabilisé, car l’on ne peut juger ses choix quant à son fils et nous sommes donc bien obligés de reconnaître sa force et sa résilience. Mais on ne peut s’empêcher de subir sa personnalité relativement insupportable, son côté pompeux et sa manière d’être rapidement irritante.

De plus, le choix du plan serré nous fait nous sentir à l’étroit. À défaut de vouloir présenter l’intériorité du personnage et ses émotions, il nous force à partager une intimité qu’on ne souhaiterait pas forcément, nous mettant ainsi mal à l’aise. D’un autre côté, l’esthétique léchée et les magnifiques plans sur les paysages montagneux sauraient nous transporter, mais à nouveau, l’échelle de plan nous enferme en extérieur.

On notera pourtant l’attention toute particulière accordée au jeu symbolique de la transparence. De nombreux plans sont filmés au travers de vitres, ce qui permet un reflet des personnages aussi bien au sens propre que figuré et transmettent la transparence de leurs états mentaux que certains - comme Claudine - peinent à verbaliser. Finalement, il est bien dommage que le réalisateur n’ait fait appel à une personne en situation de handicap plutôt que de choisir Pierre-Antoine Dubey, même s’il incarne très bien son rôle. Car vouloir conter l’histoire de personnes minorisées (même s’il s’agit d’un rôle dit secondaire) c’est bien, mais le faire avec les personnes concernées, c’est mieux.

Fanny Lamoureux

Appréciations

Nom Notes
Fanny Lamoureux 10