Mystère à Venise

Affiche Mystère à Venise
Réalisé par Kenneth Branagh
Titre original A HAUNTING IN VENICE
Pays de production USA
Année 2023
Durée
Musique Hildur Guðnadóttir
Genre Policier, Thriller, Drame
Distributeur Walt Disney
Acteurs Kenneth Branagh, Kelly Reilly, Tina Fey, Camille Cottin
Age légal 12 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 907

Critique

Après Le Crime de l’Orient-Express et Mort sur le Nil, Mystère à Venise est la troisième adaptation des aventures d’Hercule Poirot par Kenneth Branagh. Si elle tente d’apporter des choses nouvelles à l’univers du détective d’Agatha Christie, le résultat n’en reste pas moins décevant.

Retraité et ne voulant plus entendre parler de meurtres et autres enquêtes, Hercule Poirot passe des jours paisibles à Venise. Mais c’est sans compter sur la venue d’une vieille amie, la romancière Ariadne Oliver (Tina Fey), qui parvient à attiser sa curiosité en lui proposant d’assister à une séance de spiritisme afin d’en dévoiler, grâce à sa perspicacité légendaire, la supercherie. Lorsque la médium (incarnée par une Michelle Yeoh en surjeu total) responsable de l’imposture se retrouve empalée sur une statue vénitienne, le Belge à moustache ne peut résister à remonter en selle et investiguer.

En isolant, lors d’une nuit précédant la Toussaint, ses protagonistes dans un ancien palais de la cité des Doges, le film présente une unicité de temps et de lieu intéressante. Car s’il s’agit toujours d’un whodunit au sens le plus classique du terme (sorte de Cluedo grandeur nature dans lequel il faut trouver l’auteur et le mobile du crime), la volonté fantastique (voire horrifique) qui se dégage de cet opus était de bon augure. Hélas, l’espoir est de courte durée. Du côté de la mise en scène, tout d’abord, le réalisateur britannique ne parvient jamais à abandonner ses vieilles habitudes. Plan débullé, objectif grand-angle déformant les visages, point de vue en plongée sur les personnages, cadrages approximatifs: les tics de Branagh tendent d’autant plus au ridicule lorsqu’ils tentent de créer une ambiance anxiogène. Et pourtant, contrairement aux infects fonds numériques des films précédents, le palais décrépi dans lequel se déroule l’action avait pour qualité d’offrir des décors tangibles. Sauf qu’à vouloir emprunter les codes désuets d’un genre qui ne cesse de se renouveler, on ne peut que tomber dans la caricature. Chose que Branagh fait sans sourciller.

En parlant de caricature, notons également l’accent francophone du réalisateur qui, ne se refusant rien, incarne Hercule Poirot. Une prestation qui n’a pas à rougir du récent délire italien de Russell Crowe dans L’Exorciste du Vatican (voir CF n. 900). Certes, le détective est plus en retrait qu’à l’accoutumée, mais n’en reste pas moins d’une grandiloquence risible.

Enfin, si l’ambiance du long métrage est sans aucun doute la plus intéressante de la trilogie, la narration est quant à elle brouillonne. Le prétexte sortant Poirot de sa retraite est bancal et l’intrigue relativement vaine tant elle apporte péniblement les éléments utiles à la résolution de l’enquête. D’une fausse voyante soi-disant indéchiffrable, mais usant de subterfuges on ne peut plus classiques à l’inévitable monologue du détective exposant une théorie qu’on a déjà devinée, surprise et cohérence ne sont pas au rendez-vous. Et pourtant, Mystère à Venise est la meilleure adaptation des romans d’Agatha Christie par Kenneth Branagh, ce qui ne veut pas pour autant dire qu’il s’agit d’un bon film…

Marvin Ancian

Appréciations

Nom Notes
Marvin Ancian 8