La Nonne: La malédiction de Sainte-Lucie

Affiche La Nonne: La malédiction de Sainte-Lucie
Réalisé par Michael Chaves
Titre original THE NUN II
Pays de production Royaume-Uni, USA
Année 2023
Durée
Musique Marco Beltrami
Genre Horreur
Distributeur Warner Bros.
Acteurs Jonas Bloquet, Taissa Farmiga, Storm Reid
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 907

Critique

Après un premier épisode parfaitement oubliable en 2018, et avant un numéro 3 qui nous est annoncé à la fin du film, la franchise poursuit son essoufflement. Un film d’horreur qui n’innove en rien, avec un scénario brouillon, des effets faciles que l’on voit arriver bien à l’avance. Plus de bâillements que de cris d’effroi, plus d’ennui que de frissons.

Pourquoi se souvient-on des Dents de la mer? Parce qu’on ne voyait quasiment pas le requin. Pourquoi Les Griffes de la nuit ou La Nuit des morts-vivants sont des œuvres d’art? C’était novateur à tous points de vue. L’humour tenait une grande place dans Evil Dead. Et pourquoi Shining, Les Oiseaux ou, pour rester dans le domaine de La Nonne 2, L’Exorciste n’ont-ils pas été égalés? Parce qu’il y avait des metteurs en scène talentueux. Et surtout, dans tous ces films et tant d’autres, il y avait un scénario, bon sang!

Suite à des morts particulièrement spectaculaires dans des églises, visiblement provoquées par le Malin, la jeune Sœur Irène, héroïne déjà du premier opus, se retrouve à Aix-en-Provence mais devient rapidement un personnage secondaire tant tout tourne autour du charmant Maurice, l’homme à tout faire du couvent, qui, ça ne reste pas une surprise très longtemps, est possédé par le démon. Seule une relique du fond des temps, les yeux de Sainte-Lucie, peut régler le problème.

Rien dans le film ne nous donne réellement envie de nous impliquer. Une pénombre permanente, des effets spéciaux peu inspirés, soulignés par une musique qui nous annonce qu’un sursaut va se produire, ce qui bien sûr l’annule immédiatement. Des ficelles énormes et superficielles en même temps; une mise en scène sans surprise, visiblement produite par un tâcheron qui a cherché à refaire de vieux classiques; un scénario abstrait, passant sans arrêt entre visions et réalité et dans lequel on patauge assez vite. Des clichés religieux éculés. À la fin, tout se règle rapidement, tout le monde s’en sort facilement grâce à une pirouette. Il ne fallait pas vraiment conclure l’histoire, puisqu’il y aura un 3e épisode... Comment se laisser prendre par le récit dans ce cas?

Même ceux qui ne cherchent que l’effroi seront déçus. «Pitié, faites-nous peur!», demande-t-on en silence aux scénaristes et au réalisateur pendant tout le film. Évidemment, cela s’emballe un peu visuellement sur la fin, mais il est trop tard pour que cela nous réveille vraiment. Le bon cinéma d’épouvante existe, a existé, et n’a jamais été un sous-genre. Encore faut-il qu’il soit servi par des créateurs ambitieux et novateurs. En attendant, revoyons les films cités en début de chronique.

Philippe Thonney

Appréciations

Nom Notes
Philippe Thonney 5
Fanny Lamoureux 8