Seconde Jeunesse

Affiche Seconde Jeunesse
Réalisé par Gianni Di Gregorio
Titre original ASTOLFO
Pays de production Italie, France
Année 2022
Durée
Musique Ratchev & Carratello
Genre Comédie dramatique
Distributeur Xenix
Acteurs Stefania Sandrelli, Gianni Di Gregorio, Alfonso Santagata, Agnese Nano, Mauro Lamentia, Alberto Testone
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 907

Critique

Entre récit et fable, Seconde Jeunesse propose une vieille histoire d’amour sur fond d’Italie où les bureaucrates sont rois. Le nouveau film de Gianni Di Gregorio montre que l’amour et les aventures peuvent arriver à tout âge, et qu’ils ne sont pas réservés à la jeunesse.

Les amourettes ont-elles une date limite, un âge requis à ne pas dépasser? Serait-on trop vieux comme on est trop jeunes, pas encore prêts ou déjà dépassés pour l’amour? Poser ces questions et demander à (re)vivre l’amour quand on a des petits-enfants est un geste assez rare, que Gianni Di Gregorio raconte dans son nouveau film Seconde Jeunesse. Astolfo, appelé par tout le monde «Professore» (en Italie, est «professore» toute personne qui a fait des études supérieures) est délogé de son appartement romain, car sa propriétaire veut y installer sa fille bientôt mariée. Obligé de faire place à la nouvelle génération, il décide de retourner au pays, dans le palais de son enfance qui appartient à sa famille depuis l’époque des États pontificaux d’Italie. Ainsi, Astolfo opère un volte-face et se retrouve confronté à ses souvenirs d’enfance, ainsi qu’à un amour naissant pour Stefania, une femme du village. Le film est une fable, car il caresse les schémas narratifs cinématographiques, fait allusion aux scripts amoureux et se déroule dans une Italie intensément elle-même: le maire et le curé sont des voleurs sous l’aile de l’État, les procédures administratives sont interminables et les papiers officiels ont plus de 150 ans d’âge. Les colportages vont bon train au village et tout le monde se connaît. Cependant, ce décor raisonnablement cliché permet aux personnages et aux intrigues de se doter d’un supplément de réalité dans le même temps qu’il les éloigne de toute comédie ronflante. C’est au détour d’une porte du vieux palais en ruine qu’Astolfo rencontre Carlo, un homme dépossédé de chez lui par son divorce et qui trouve refuge dans cette maison abandonnée. Bien vite, deux autres personnages rejoignent le duo improbable dans la maison, un vieux cuisinier et un jeune au chômage. Les quatre joyeux lurons vivent ensemble chez Astolfo et deviennent très vite amis. C’est d’ailleurs grâce à leur aide qu’Astolfo fait le premier pas et écrit à Stefania. Sans eux, il se serait conforté dans l’idée d’être trop vieux pour ces bêtises. Protestation contre la condamnation d’une vie morne que la vieillesse apporte, Seconde Jeunesse montre qu’au contraire on peut trouver amis et amour à chaque instant. Il ne s’agit cependant pas de nier les changements qu’impose la vieillesse: Astolfo ne trouve pas le sommeil et passe beaucoup de temps seul. La musique du film a une place importante: en effet, elle accompagne les personnages principaux lorsque ceux-ci se retrouvent seuls à l’écran. Une manière d’habiller l’image, de l’étoffer et peut-être de souligner que même dans la solitude se trouve de quoi s'occuper. Joyeusement divertissant, le film de Di Gregorio propose de retrouver les codes cinématographiques des coming of age movies, tout en déplaçant l’âge des protagonistes de cinquante ans. Au-delà de l’amour, Di Gregorio raconte l’amitié qui unit les individus et dit de celle-ci qu’elle existera toujours.

Invité.e

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15