Becoming Giulia

Affiche Becoming Giulia
Réalisé par Laura Kaehr
Titre original Becoming Giulia
Pays de production Suisse
Année 2022
Durée
Musique Balz Bachmann, Julian Sartorius, Mara Micciché
Genre Documentaire
Distributeur First Hand Films
Acteurs Giulia Tonelli
Age légal 8 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 906

Critique

La réalisatrice Laura Kaehr, elle-même danseuse, nous embarque dans son monde à travers son premier documentaire suivant la vie de Giulia Tonelli, première ballerine de l’Opéra de Zurich.

Quatre mois seulement après son accouchement en 2019, la danseuse Giulia Tonelli fait son retour au sein de la troupe du ballet de l’Opéra de Zurich. Elle va à présent devoir concilier vie familiale et danse, un exercice qui s’avérera être plus difficile qu’anticipé - et pourtant, qu’elle saura tout de même régir avec aisance.

Il s’agit d’un documentaire aussi touchant que Giulia elle-même: Kaehr explore le sujet de la maternité au sein d’un ballet et montre ce que l’on n’a pas l’habitude de voir. En se débarrassant des sujets clichés tels que les troubles du comportement alimentaire au sein de l’institution, les conditions de travail affolantes et tous les aspects ouvertement négatifs de l’industrie, l’on peut alors aborder la réalité de Giulia, bien que certainement un peu romantisée, elle est rafraîchissante. Le documentaire montre le travail acharné, la pression et la discipline extrême imposée par la passion, mais sans pour autant partir dans la dramaturgie de l’industrie de la danse classique que l’on sert d’ordinaire à l’écran.

L’usage de la caméra subjective permet de révéler l’ambivalence entre ce que vit Giulia et ce qu’elle souhaite nous faire part lors de ses entretiens face caméra, afin de mettre en lumière la difficulté de son métier, et de la découvrir face à ses angoisses et dans sa vulnérabilité; et ainsi de s’émanciper des préjugés. La réalisatrice fait le choix de laisser l’entièreté de son œuvre à la danseuse, on ne la voit ni ne l’entend, pourtant, elle nous guide habilement et avec douceur à travers l’univers qu’elles partagent. Le format d’une heure quarante est parfait, ni trop long, ni trop court, ce documentaire est tout à fait remarquable, autant dans sa forme que dans son fond - il est inspirant dans sa simplicité et sa sincérité, se délestant de toute prétention. Les corps sont filmés de manière à les embellir, à montrer la beauté de ce sport et tous les efforts des danseuses et danseurs pour que chaque geste soit parfaitement exécuté. L’intelligence, la bienveillance et l’humilité de Giulia en sont bouleversantes et toutes ces qualités sont parfaitement soulignées par la caméra qui ne la lâche jamais: elle est le sujet central, le restera jusqu’à la fin, et l’on ne saurait s’en lasser. Même si la danse classique n’éveille pas forcément l’intérêt de toutes et tous, il est tout de même intéressant d’aller voir Becoming Giulia, ne serait-ce que pour changer son point de vue sur l’industrie et de vivre des moments forts en émotion.

Fanny Lamoureux

Appréciations

Nom Notes
Fanny Lamoureux 17
Noémie Baume 13