Joy Ride

Affiche Joy Ride
Réalisé par Adele Lim
Titre original Joy Ride
Pays de production UK, USA
Année 2023
Durée
Musique Nathan Matthew David
Genre Comédie
Distributeur Ascot Elite
Acteurs Stephanie Hsu, Ashley Park, Sherry Cola
Age légal 14 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 904

Critique

Vulgaire produit ou produit vulgaire? Les deux mon capitaine! En surfant opportunément sur les tendances du moment, cette comédie potache sacrifie ses intentions louables sur l’autel du marketing et du produit calibré.

Audrey (Ashley Park) et Lolo (Sherry Cola) sont meilleures amies depuis l’enfance. Elles partagent une appartenance à la communauté asiatique aux États-Unis: l’une ayant été adoptée d’un orphelinat chinois, et l’autre élevée au sein d’une famille d’immigrants. Audrey emmène Lolo comme traductrice pour un voyage d’affaires crucial en Chine, mais leur périple prend rapidement une tournure fantasque et chaotique.

La réalisatrice Adele Lim revient à la comédie «communautaire», ayant déjà contribué au scénario du hit de 2018, Crazy Rich Asians. Pour ce faire, elle propose un voyage qui se veut fun et décomplexé afin de questionner les stéréotypes raciaux et sexistes, sur un ton qui évoque les comédies potaches des frères Farrelly (Dumb & Dumber) ou celles de Judd Apatow (40 ans, toujours puceau), le tout saupoudré avec une touche de girl power. Si l’intention est louable, force est de constater que le résultat est raté. Le film donne l’impression d’un produit calibré, capitalisant sur les tendances actuelles uniquement à des fins marketing. Oublions le scénario, qui n’est qu’un prétexte pour aligner soit des scènes «délirantes» sans fil conducteur dans une vision hyper aseptisée de la Chine contemporaine (trip sous drogues, sexe débridé, clip de K-pop), soit des moments d’émotions poussifs convoquant des odes à la famille et à l’amitié, si chers au cinéma indépendant américain. L’humour tombe souvent à plat, en grande partie à cause de personnages bien trop stéréotypés pour lesquels il est difficile d’éprouver la moindre sympathie. Ils paraissent tout droit sortis du «petit manuel du cinéma indépendant estampillé festival de Sundance». Et, en fin de compte, comme souvent dans ce genre de comédies américaines dites «subversives», c’est une morale on ne peut plus traditionnelle qui ressort, glorifiant béatement le rêve américain et ses valeurs cardinales: famille, amitié et travail.


Blaise Petitpierre

Appréciations

Nom Notes
Blaise Petitpierre 8