Yo Mama

Affiche Yo Mama
Réalisé par Leïla Sy, Amadou Mariko
Titre original Yo Mama
Pays de production France
Année 2023
Durée
Musique Béa Bonnefoi
Genre Comédie
Distributeur Pathé Films
Acteurs Claudia Tagbo, Sophie-Marie Larrouy, Zaho
Age légal 10 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 903

Critique

En temps normal, cette comédie « des banlieues » serait probablement passée sous le radar, la faute à scénario très prévisible. Toutefois, l’actualité brûlante met en lumière la justesse avec laquelle ces problématiques délicates sont abordées dans ce film

Trois pré-ados (Diamadoua Sissoko, Abdelmadjid Guemri, Yanis Salliot) tournent un clip de rap « selon les codes du genre », c’est-à-dire avec une mise en avant vulgaire d’argent, de drogue et d’armes, ce qui crée un scandale national, bien au-delà de leur banlieue parisienne. Pour les médias, les coupables sont évidents : ce sont leurs parents ! Leurs mères (Zaho, Claudia Tagbo, Sophie-Marie Larouy) décident alors de tourner également un clip de rap pour répondre aux frasques de leurs enfants et créent elles aussi un phénomène national.

Quand les ados dérapent, les mamans rappent. Cette phrase d’accroche de Yo Mama annonce la couleur : ce n’est pas une comédie extraordinaire et le film se repose beaucoup sur l’argument de son intrigue, soit le décalage entre ces mères de familles et les codes du rap. Au-delà de ce prétexte, il n’y a pas vraiment de quoi se dilater la rate ni se passionner pour un scénario très prévisible. Pourtant, alors que l’actualité des banlieues françaises est encore brûlante, le film a un gros mérite. Il parvient à raconter la vie de ces cités sans sombrer dans des clichés fantasmés, ni dans un angélisme bien-pensant artificiel. Mieux, ils arrivent à vulgariser les multiples composantes qui s’entremêlent derrière le rap. Ce gros exploit est probablement dû au passif des deux coréalisateurs qui connaissent bien le milieu du hip-hop ainsi que le terreau social qu’ils mettent scène. Leila Sy, journaliste spécialisée, ex-compagne de Joey Starr, a réalisé plusieurs clips notamment pour le rappeur Kerry James. Amadou Mariko quant à lui est originaire de Sarcelles, la commune dont il est question dans le film. Ensemble, ils arrivent à concevoir une fable qui, malgré son positivisme affiché, n’évitent pas les problématiques liées à l’émancipation sociales et féministes qu’on retrouve dans ce type de grandes cités françaises. Alors certes, ces thématiques sont abordées très superficiellement et on peut regretter qu’elles ne soient pas plus approfondies, mais cette « légèreté » permet aussi d’éviter aux auteurs de se prendre les pieds dans le tapis de la complexité sociologique du sujet. Après tout, Stomy Bugsy maire de Sarcelles ? Pourquoi pas !

Blaise Petitpierre

Appréciations

Nom Notes
Blaise Petitpierre 12