Réalisé par | Alex Lutz |
Titre original | Une Nuit |
Pays de production | France |
Année | 2023 |
Durée | |
Musique | Vincent Blanchard |
Genre | Comédie dramatique |
Distributeur | Frenetic |
Acteurs | Karin Viard, Alex Lutz |
Age légal | 14 ans |
Age suggéré | 14 ans |
N° cinéfeuilles | 903 |
Pour son 3e film, Une Nuit, présenté en mai dernier à Cannes (Un Certain Regard), le réalisateur Alex Lutz dit avoir pris comme point de départ de son récit un incident survenu dans un métro parisien et auquel il avait lui-même assisté (une petite altercation entre un homme et une femme). Partant de là il a cherché à imaginer ce qui, par la suite, avait pu arriver à ces deux personnages et à évoquer aussi, très succinctement, quelques images de leurs passés.
On assiste donc à la brève dispute entre Aymeric (Alex Lutz) et Nathalie (Karin Viard) dans un métro bondé, un soir comme un autre.
S’ensuit leur réconciliation : le spectateur va faire leur connaissance et les accompagner tout au long de la nuit qui suit l’incident. On écoute les propos et les discussions des deux protagonistes, sur les épaules desquels repose quasiment tout le poids de ce film consacré, on l’aura compris, à une petite tranche nocturne de deux vies, une sorte de parenthèse dans deux existences. Une Nuit s’attache aux pas des deux personnages qui veulent bien révéler aussi quelques détails de leurs passés et imaginer leurs avenirs personnels, même s’ils n’ont ni les mêmes idées ni les mêmes références à l’existence ou au temps qui passe. Une Nuit est une réflexion sur un instant de la vie d’une femme et un homme – on apprend que chacun est marié et a deux enfants - tout cela dans le cadre urbain d’un Paris découvert dans sa composante nocturne (rencontres inopinées, errance dans les rues sombres, les boîtes de nuit, un club échangiste, un restaurant asiatique, etc.).
L’opération filmique est une demi-réussite : les deux protagonistes ne pouvant guère faire autrement – disent-ils - que de poursuivre pour l’instant leur existence commune et inattendue, le spectateur va assister à tous leurs échanges verbaux et passionnels, à toutes leurs réflexions, à toutes leurs décisions souvent immédiatement remises en question. La mise en scène restera quasiment toujours la même, le dialogue rapide, les émotions vite enchaînées, le mélodrame très proche. On parlera de passion, d’alchimie amoureuse, de disponibilité affective, de remise en question, d’émotions contradictoires, et cela jusqu’à ce que les deux protagonistes n’aient plus grand-chose à se dire… Un processus un peu lassant dans ce tableau d’un fragment de deux existences assez brouillonnes, avec un enchaînement temporel de séquences qui se fait sans surprises. Le choix des décors (rues, bars, clubs divers, appartements) n’arrange rien. La prestation sensible des deux acteurs complices n’est pas à remettre en cause, mais elle ne suffit pas à sauver l’intérêt de cette petite comédie dramatique.
Cette réflexion sur toutes les composantes d’une brève et fortuite rencontre, par instants amusante, poétique ou passionnelle, ne peut s’empêcher, avec le temps, de distiller quelques moments d’ennui.
Antoine Rochat
Nom | Notes |
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Antoine Rochat | 13 |
Noémie Baume | 12 |