Disco Boy

Récompensé à la Berlinale par un ours d’argent de la meilleure contribution artistique, ce premier long métrage de fiction est un objet filmique singulier à la fois intrigant et puissant. Une véritable expérience sensorielle immersive.

Alexksei fuit la Biélorussie pour s’enrôler dans la Légion étrangère avec l’espoir de devenir un jour français. Jomo est un jeune révolutionnaire nigérian en lutte contre l’exploitation intensive des ressources naturelles qui détruisent sa terre. L’armée à laquelle appartient le premier se trouve engagée pour se battre contre cette résistance locale. L’environnement qui est le théâtre de ces opérations militaires, déjà mis à rude par l’exploitation du pétrole, est totalement ravagé par les combats.

Disco Boy est avant tout un film d’atmosphères, avare en mots, mais riche en ambiances sonores. Les visages, et les corps y sont filmés avec insistance et un indéniable brio. La bande originale électronique du musicien français Vitalic participe efficacement à la construction de la tension et à l’impression d’étrangeté qui l’habite tout entière. Rythmée, lancinante, elle donne une intensité remarquable à certaines scènes.

Les ellipses se succèdent et ponctuent habilement le récit. Ce qui laisse parfois au spectateur une impression d’errance dans des mondes caractérisés avant tout par la violence et la brutalité sous des formes diverses. Dans la seconde partie du film, on nage en plein songe, ou plutôt en pleines visions cauchemardesques à tendance apocalyptique.

Les choix radicaux, dont ce premier film résolument inventif est la somme, sont aussi nombreux que risqués. On retiendra surtout son aspect ambitieux, son esthétique soignée et son caractère envoûtant, presque hypnotique.