Spider-Man: Across The Spider-Verse

Faisant suite à l’immense succès qu’a été Spider-Man : New Generation, Spider-Man: Across the Spider-Verse était attendu au tournant. Si, en reprenant tous les codes du premier opus, l’essai est transformé, on peut se demander s’il n’épuise pas déjà son concept. Une troisième partie est d’ores est déjà prévue.

Ambiance tout d’abord. À peine entrés dans la salle où aura lieu la vision presse des nouvelles aventures animées de l’homme-araignée qu’on nous invite à signer divers documents : embargo jusqu’à la sortie du film, interdiction formelle de poster sur les réseaux sociaux ou de divulgâcher les éléments clés du récit… Durant la projection, un vigile erre pour surveiller que des journalistes indisciplinés n’usent pas de leur téléphone pour prendre photos ou vidéos. La confiance règne, mais les indices sont irréfutables et attestent de l’engouement autour du long-métrage.

Mais revenons à nos arachnides. Spider-Man : New Generation, sorti en 2018, racontait le destin de Miles Morales, un adolescent devenu le nouveau superhéros de Brooklyn à la suite du décès de Peter Parker, premier Spider-Man du nom. Avec son animation pop, colorée et ultra dynamique, le film avait secoué son monde jusqu’à remporter un Golden Globe, un BAFA et un Oscar en 2019. Dans cet opus, nous retrouvons les personnages qui ont fait le succès du premier volet. Miles Morales et sa famille, bien sûr, mais aussi Gwen Stacy alias Spider-Gwen (à qui un réel arc narratif est dédié) ou encore l’inévitable version parallèle de Peter Parker. À ces habitués s’ajoutent de nouveaux venus dont une ribambelle de Spider-Men (plus de 250 ont été dénombrés) issus des différents univers (le fameux multivers). Et c’est peut-être là que réside le principal défaut du long-métrage : à vouloir trop en faire, Spider-Man : Across the Spider-Verse vire dans l’excès. Certes, l’animation est toujours aussi lisible et maîtrisée, l’humour omniprésent, mais on aurait aimé plus de temps mort durant les 2 h 20 du film pour pouvoir reprendre notre souffle et, qui sait, être saisi par l’émotion.

Notons cependant que le film se place dans le haut du panier des Marvel-eries habituelles. Techniquement irréprochable, la variété visuelle est impressionnante et chaque univers fourmille de détails en tout genre. Néanmoins, il ne sombre pas pour autant dans un fan service outrancier en parvenant à parsemer des clins d’œil sans pour autant perdre en cours de route le public non initié. Spider-Man : Across the Spider-Verse semble donc voué au même succès que son prédécesseur et les adeptes seront sans aucun doute aux anges. En revanche, ils devront prendre leur mal an patience puisque la suite des aventures de Miles Morales et toute sa clique est prévue pour 2024.