Le Croque-mitaine

Affiche Le Croque-mitaine
Réalisé par Rob Savage
Titre original The Boogeyman
Pays de production USA
Année 2023
Durée
Musique Patrick Jonsson
Genre Horreur
Distributeur Walt Disney Pictures
Acteurs Chris Messina, Sophie Thatcher, Vivien Lyra Blair
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 901

Critique

Troisième réalisation du prometteur Rob Savage, Le Croque-mitaine explore les peurs enfantines sous le prisme du deuil et des différentes manières d’y réagir. Très efficace sur le plan de l’horreur, celui de l’histoire est malheureusement un peu trop simpliste.

Dévasté par la mort de sa femme, Will Harper, psychologue de métier, n’arrive pas à donner à sa fille adolescente Sadie ni à la petite sœur de cette dernière, Sawyer, l’aide dont elles ont besoin pour surmonter elles-mêmes cette tragédie. Lorsqu’un de ses patients lui révèle être hanté par une entité maléfique qui serait responsable du décès de ses enfants, le premier réflexe de Will, incrédule, est de le dénoncer à la police. Mais bientôt, ses propres filles subissent les attaques du monstre du placard…

Rob Savage avait frappé un grand coup pour son premier film, Host, sorti en 2020 et directement filmé sur Zoom pendant le confinement. Le réalisateur britannique avait ensuite remis le couvert l’année suivante avec Dashcam, filmé quant à lui, comme son nom l’indique, par l’intermédiaire d’une caméra de tableau de bord. C’est donc la première fois que le cinéaste s’attaque à une œuvre à la forme plus classique et à la trame tout aussi traditionnelle, inspirée très librement d’une nouvelle de Stephen King. Alors, le succès est-il au rendez-vous ? Partiellement. Si le casting, emmené par la talentueuse Sophie Thatcher (vue dans la phénoménale série Yellowjackets), est très convaincant et nous amène à nous attacher à la famille victime du Croque-mitaine, l’histoire pèche par trop de simplicité et un manque de profondeur. Comme The Babadook avant lui, le film aborde la question du deuil, le trio de personnages incarnant chacun une de ses étapes (Sawyer représente le choc, le père le déni et Sadie la colère). Malgré les moments d’émotion que cette thématique implique forcément, les personnages n’évoluent que peu et passent de scène en scène de manière parfois erratique, semblant ne pas avoir de but précis. L’accent est davantage mis sur la création de moments de frayeur, qui sont de leur côté très réussis. S’il est vrai que l’on constate un recyclage de certaines idées (une scène semble tout droit sortie de The Ring et d’autres rappelleront le plus récent Smile), la réalisation parvient cependant à créer une atmosphère aussi tendue que cauchemardesque, et le monstre éponyme reste effrayant même après être sorti de l’ombre. Le Croque-mitaine fait donc le minimum qu’on attend de lui, mais ne propose rien de renversant.

Amandine Gachnang

Appréciations

Nom Notes
Amandine Gachnang 14