La Petite Sirène

Affiche La Petite Sirène
Réalisé par Rob Marshall
Titre original The Little Mermaid
Pays de production USA
Année 2023
Durée
Musique Alan Menken
Genre Aventure, Romance, Fantastique
Distributeur Disney
Acteurs Melissa McCarthy, Jonah Hauer-King, Halle Bailey
Age légal 6 ans
Age suggéré 8 ans
N° cinéfeuilles 901

Critique

Avec ce remake inutile, laid, long et aseptisé, les studios Disney continuent le massacre de leurs classiques en les « réinventant » avec des acteurs en chair et en os. À voir seulement en cas de crise de nostalgie aiguë ou de curiosité malsaine. 

 

Depuis une dizaine d’années, les studios Disney revisitent leurs grands classiques sous forme de remake avec des acteurs en chair et en os à la place des personnages animés. Parmi eux, on trouve notamment Alice au pays des merveilles, Le livre de la jungle, Cendrillon, La Belle au Bois Dormant, Mulan, Peter Pan et donc cette Petite Sirène. Le but de la démarche est double. D’un côté, il permet de produire du « nouveau contenu » avec du vieux, drainant ainsi un large public. La fibre nostalgique (et probablement une certaine curiosité malsaine) pousse les générations plus anciennes à faire découvrir à leur marmot les classiques de leur enfance. De l’autre côté, cela permet à Disney de lisser, corriger et remettre au goût du jour ces classiques dont les références, le style ou certains codes ne sont plus complètement adaptés au monde d’aujourd’hui. Vous cherchez une raison artistique ? Il n'y en a que très peu, voire pas du tout. Le processus est à chaque fois le même : plonger des acteurs dans une bouillie numérique et des décors en tocs pour recréer l’univers des dessins animés. On a davantage l'impression de visiter le Musée Grévin à Broadway plutôt que d’assister à une réinvention.


Pour La Petite Sirène, les studios ont confié cette tâche ingrate à Rob Marshall, un tâcheron tout trouvé qui avait déjà adapté des comédies musicales de Broadway (Chicago, Nine) et tourné en mer le quatrième opus de la saga Pirates des Caraïbes. On trouve également à la production Lin-Manuel Miranda, un des nouveaux pontes de Broadway. Il est difficile pour eux de faire suite à James Cameron, qui a parfaitement rendu la beauté et sublimé les fonds marins. Ici tout est vide, artificiel, aseptisé et particulièrement laid. Il y a bien quelques fulgurances esthétiques, notamment autour du personnage d’Ursula (Melissa McCarthy), mais bien trop rares pour nous accrocher l’œil tout au long des 2h16 du métrage. Heureusement, il reste la musique et les chansons originales qui bien qu’interprétées assez poussivement, fonctionnent toujours aussi bien. Encore une fois, l’écart est frappant entre cette bande originale et les nouvelles compositions signées Miranda, très anecdotiques.


Il y a pourtant quelques embryons de bonnes idées, notamment celle qui fait hurler les rageux, qui consiste à confier le rôle-titre à une actrice afro-américaine. Ici le scénario est plutôt habile et contextualise son intrigue dans les Caraïbes, rendant parfaitement cohérente cette démarche visant à une représentation plus multiculturelle. Il y a également la tentative de développer un chouia le personnage du Prince Éric (Jonah Hauer-King) pour que la romance ne soit pas qu’un simple « coup de foudre au premier regard ». Dommage que cette tentative ne reste que très superficielle et que finalement les enjeux restent toujours aussi peu modernes et traditionnels (séduction, mariage, rédemption). Ces efforts sont carrément annihilés par un choix de casting douteux, avec dans le rôle du Prince un acteur au charisme comparable à celui d'un Guillaume Canet neurasthénique. Il n’y a donc vraiment pas de quoi « partir là-bas ». Blaise Petitpierre

Blaise Petitpierre

Appréciations

Nom Notes
Blaise Petitpierre 8