La Vie pour de vrai

Affiche La Vie pour de vrai
Réalisé par Dany Boon
Titre original La Vie pour de vrai
Pays de production France, Belgique
Année 2023
Durée
Musique Alexandre Lecluyse
Genre Comédie
Distributeur Pathé
Acteurs Charlotte Gainsbourg, Kad Merad, Dany Boon
Age légal 10 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 898

Critique

Est-ce qu’en reformant son duel avec Kad Merad, Dany Boon va parvenir à réitérer le succès de Bienvenue chez les Ch’tits ? Au vu de la qualité de cette comédie téléphonée, on peut en douter. 

Quinze ans se sont écoulés depuis le succès phénoménal de Bienvenue chez les Ch’tits. C’est le temps qu’aura jugé nécessaire Dany Boon pour refaire équipe avec Kad Merad, avec qui il partageait déjà l’affiche du plus gros succès du cinéma français. Il faut dire que depuis cet énorme carton, l’étoile du comédien-humoriste a quelque peu pâli auprès des critiques, en touchant carrément le fond avec l’horrible 8 Rue de l’Humanité sorti en 2021. Est-ce que ce nouveau départ est également synonyme de renouveau pour Dany Boon ?

C’est ce que laisse espérer le film lorsqu’il démarre sur une imagerie très seventies, avec une Volkswagen arborant le symbole peace and love, la chanson I’m a Believer de The Monkees et un grain évoquant une pellicule bien usée. On est au Mexique dans un Club Med. C’est là que Tridan (Dany Boon) est né et a passé toute sa vie. Ses parents s’y sont rencontrés et y ont consacré leur carrière, tout comme Tridan, rendant donc hommage à son prénom qui est une référence directe au logo du célèbre club de vacances. Arrivé à 50 ans, Tridan décide de quitter sa mère pour la première fois de sa vie afin de se rendre à Paris pour y retrouver un amour d’enfance. Dans sa quête, il va enfin découvrir La Vie pour de vrai. Tout un programme !

Au-delà de l’introduction, on retombe vite dans les codes (les travers?) du cinéma de Dany Boon. « Heureux les simples d’esprit !» sermonne haut et fort le réalisateur avec son Tridan, personnage qualifié explicitement de naïf, inadapté, inculte mais aussi simple, léger, humble et romantique. N’en jetez plus, la messe est dite ! La finesse n’a jamais été le créneau de Dany Boon mais l’articulation principale consistant à confronter ce Candide à la cynique, froide et désincarnée cité de Paris (et ses habitants) a déjà été usée jusqu’à la corde. La critique contre la société occidentale contemporaine gangrénée par l’individualisme et le consumérisme est à la sociologie ce qu’une interview de Bernard-Henri Lévy serait à la géopolitique. Ajoutez une couche de romantisme aussi téléphonée qu’incohérente, un imbroglio familial traité par-dessus la jambe, des personnages invraisemblables et un humour qui vous arrache un sourire à peu près trois fois pendant une heure cinquante et vous avez devant vous une nouvelle comédie arborant fièrement son logo « TF1 production », comme la télévision en produit à la chaîne. On sauvera Charlotte Gainsbourg et Kad Merad qui font tout ce qu’is peuvent pour sauver le film du naufrage. Finalement, en ressortant de la salle de cinéma, on n’est pas fâché de retrouver la vie pour de vrai.

Blaise Petitpierre

Appréciations

Nom Notes
Blaise Petitpierre 6