Les Complices

Affiche Les Complices
Réalisé par Cecilia Rouaud
Titre original Les Complices
Pays de production France
Année 2023
Durée
Musique Nicolas Weil, Sylvain Ohrel, Alexandrie Lier
Genre Comédie, Crime
Distributeur Pathé
Acteurs François Damiens, William Lebghil, Laura Felpin
Age légal 10 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 898

Critique

Les Complices, troisième long-métrage de Cécilia Rouaud, met en scène la rencontre entre Max, un tueur à gages solitaire qui traverse une période de crise, et ses nouveaux voisins, un jeune couple à la vie ordinaire ; le mélange entre ces deux mondes opposés donne lieu à des situations improbables, où les trois protagonistes deviennent petit à petit… complices ! 

 

Max (François Damiens) est un tueur à gages quinquagénaire qui fait preuve de sang-froid. Au cours d’une mission, il s’aperçoit cependant qu’il ne supporte plus la vue du sang : il s’évanouit dès qu’il en voit la moindre goutte… Cet élément inattendu semble fortement compromettre sa carrière et perturbe complètement son quotidien. En parallèle, le tueur impassible tisse – contre son gré – des liens avec ses nouveaux voisins, Stéphanie (Laura Felpin) et Karim (William Lebghil), qui, sans se douter de sa véritable profession, se montrent très chaleureux avec lui. Le manque d’argent pousse Max à accepter un poste dans l’agence immobilière où tous deux travaillent : il est alors confronté à un milieu qu’il ne connaît pas et où il se comporte de façon inappropriée. Alors qu’il fait ses premiers pas dans ce nouvel environnement, Max est la cible d’attaques qui semblent être liées à l’organisation secrète nommée « Loutre » pour laquelle il travaillait. Ainsi, la seconde partie du film – qui se déroule dans des paysages stéréotypés (déserts et zones industrielles) – s’articule autour de la collaboration entre les trois protagonistes, associés dans le but de retrouver les individus cherchant à liquider Max. Cette fois-ci, ce sont Stéphanie et Karim qui doivent s’adapter tant bien que mal au train de vie du tueur à gages, qu’ils suivent dans des situations où ils risquent leur peau. Cette enquête prend une tournure assez amusante, notamment lors d’une scène où les trois personnages, déguisés de façon ridicule, doivent torturer l’un des malfaiteurs – lui-même surpris par ce groupe invraisemblable –, tout en prenant garde à ce que Max ne voie pas son sang…

L’humour de cette comédie divertissante repose donc essentiellement sur le décalage entre les caractères caricaturaux des personnages, qui multiplient les maladresses. Malgré un jeu d’acteur assez convaincant – notamment l’apparition de Paulo, « le nettoyeur » (Bruno Podalydès), toujours vêtu d’une chemise hawaïenne – de nombreux gags tombent à plat, et la trame narrative concernant la relation entre Max et sa femme Marianne (Vanessa Paradis) ne nous semble pas très aboutie.

On peut néanmoins relever la dimension parodique du film : la réalisatrice joue en effet avec les différents codes et motifs du thriller, du polar, ou encore du film d’agent secret – nous pensons par exemple à la séquence se déroulant dans l’arrière-salle d’une boîte de nuit véreuse, ou encore à la scène d’ouverture, où un travelling suit Max s’avançant sur une plage déserte par un temps nuageux ; il trouve une enveloppe qui contient les instructions de sa mission, qu’il effectue de façon clinique avec un pistolet silencieux.

Le film a par ailleurs le mérite d’aborder – quoique de façon peu subtile – des thématiques plus sérieuses, notamment en donnant à voir le quotidien de Stéphanie et Karim, travaillant respectivement à l’accueil et au call center – qui se situe dans le parking souterrain du bâtiment (!) – de l’agence immobilière. De cette façon, Cécilia Rouaud critique les rapports de force qui règnent sur ce lieu de travail, où les deux jeunes employés sont victimes des abus de pouvoir de leurs supérieurs, face auxquels ils se montrent dans un premier temps dociles : l’arrivée de Max les incite toutefois à remettre en question la domination de leurs supérieurs et à se révolter…

Joas Maggetti

Appréciations

Nom Notes
Joas Maggetti 12