Réalisé par | François Pirot |
Titre original | Ailleurs si j'y suis |
Pays de production | Belgique, Suisse, Luxembourg |
Année | 2022 |
Durée | |
Musique | Benoît Mernier |
Genre | Comédie |
Distributeur | Outside the Box |
Acteurs | Jean-Luc Bideau, Jérémie Renier, Suzanne Clément |
Age légal | 16 ans |
Age suggéré | 16 ans |
N° cinéfeuilles | 897 |
Malgré un dispositif prometteur, cette fable utopique et chorale n’est ni drôle, ni intéressante et gâche ses très bons comédiens sur l’autel d’un scénario raté.
Pas grand-chose ne va dans la vie de Mathieu (Jérémie Renier): séparation en cours, chantier qui part à vau-l’eau, il est sous pression. Un jour, un mystérieux cerf va lui révéler une oasis de répit dans la forêt qui borde sa villa, qu’il va rejoindre et ne plus quitter. Le départ soudain de Mathieu va confronter son entourage à un certain vide.
Cette comédie aux accents de fable existentialiste essaie de capter l’absence de substance et de consistance dans la vie, notamment en ôtant le personnage principal de sa réalité et en scrutant les effets de cette fuite sur son entourage. Ce dispositif original promettait de revisiter le thème archi rebattu du « retour aux sources et à l’essentiel » de manière quelque peu originale. Les auteurs belges (ici épaulés par une production helvétique) sont généralement habiles pour proposer un regard décalé et rafraîchissant. Malheureusement, c’est raté ici! Malgré une distribution en or, cette galerie de personnages est au mieux inintéressante lorsqu’elle n’est pas caricaturale, et au pire détestable : un patron paternaliste qui se rend compte qu’il n’est qu’un lâche (Jean-Luc Bideau), un père dépressif qui quémande des outils à son fils pour découper son cercueil (Jackie Berroyer), une femme embourbée dans les pires clichés de la crise de la cinquantaine (Suzanne Clément) ou encore un voisin (Samir Guesmi) réalisant que la vie de bohème n’est pas forcément une alternative au modèle bourgeois. Malgré quelques trouvailles cinématographiques comme l’utilisation du cadre pour dessiner l’échappée de Mathieu, cette fable peu inspirante et cette comédie pas drôle rate sa cible. Elle parvient toutefois à susciter un sentiment paradoxal cocasse : l’envie d’aller voir « ailleurs » mais pas « si j’y suis ».
Blaise Petitpierre
Nom | Notes |
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Blaise Petitpierre | 8 |